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Une plaine saine en cette sortie d'hiver

Avec l'arrivée du printemps, les cultures repartent progressivement en végétation. Si certaines ont parfois souffert du sec de ces dernières semaines, l'arrivée des pluies a amélioré la situation et l'état de la plaine d'Île-de-France est dans son ensemble satisfaisant.

Saint-Martin-en-Bière, lundi 20 mars. Les cultures d'automne présentent une biomasse importante et bien souvent des stades avancés.
Saint-Martin-en-Bière, lundi 20 mars. Les cultures d'automne présentent une biomasse importante et bien souvent des stades avancés.
© L.G-D. / Horizons

En cette sortie d'hiver, les travaux dans les champs ont repris, la végétation repart… L'occasion pour Horizons de faire le point sur l'état de la plaine dans l'ensemble des secteurs de la région Île-de-France.

Seine-et-Marne

En Seine-et-Marne, depuis les semis d’automne, pour la plupart intervenus assez tôt en saison, les conditions climatiques ont été favorables au développement de la biomasse. Les deux-trois semaines de gel fin février-début mars (jusqu’à - 7 °C), ainsi que précédemment en décembre, se sont déroulées dans des conditions sèches, rendant les cultures moins sensibles au gel mécanique.

La pluie de ces dernières semaines, alors que les températures sont plus douces, aidée en cela par une bonne valorisation des apports azotés, ont relancé la végétation. « Ainsi, les orges d’hiver qui étaient à la peine dans le sud du département ont pu redécoller », note Valentine Boullenger, conseillère grandes cultures centre-Seine-et-Marne de la chambre d’Agriculture.

Si les précipitations, très bénéfiques, sont de retour depuis deux semaines, elles s’avèrent très hétérogènes : dans le nord Seine-et-Marne, on enregistre 40 à 60 mm en une semaine, puis 10 à 15 mm durant le week-end des 18-19 mars, contre 45 mm cumulés à Melun et seulement 20-25 mm à Nangis.

Bien que les semis aient été précoces, les conditions climatiques ont favorisé les levées, y compris pour ceux de novembre. « On constate une forte, voire excessive biomasse, avec des stades de culture parfois très avancés. Si le froid sec a stoppé la croissance des plantes, la pluie et la hausse des températures ont relancé leur développement », explique Louise Van Cranenbroeck, conseillère grandes cultures dans le nord-Seine-et-Marne de la chambre d’Agriculture, qui évoque un stade un nœud en blé au 20 mars dans cette zone. La situation sanitaire est saine. Le fond de cuve d’oïdium et de rouille visible à l’automne est calmé. Dans les parcelles les plus développées, un risque de verse existe.

Les constats sont similaires pour le colza. Aucune perte de biomasse n’est constatée entre l’entrée et la sortie d’hiver. Après l’épisode de froid sec, les colzas évoluent rapidement, une situation plus classique pour cette culture à cette date. Le problème d’altises constaté à l’automne s’est calmé. Si les conditions actuelles sont peu favorables aux vols de charançons, la vigilance est de mise vis-à-vis de l’évolution des méligèthes.

Dans le centre du département, et plus encore dans le sud, la floraison devrait intervenir rapidement pour les colzas les plus avancés.

Alors que certains pois d’hiver atteignent le stade 8-10 feuilles dans le nord-Seine-et-Marne, des maladies foliaires commencent à apparaître, mais rien d’inquiétant pour l’instant.

Globalement, les sols secs ont permis un assainissement des cultures lors du développement racinaire. Une difficulté a été rencontrée lors du premier apport d’azote qui a dû être retardé voire annulé. Le deuxième apport, quasi fini, sera lui bien valorisé. Tout va se jouer sur les sols. Ceux profonds hydromorphes vont bien s’exprimer alors que d’autres sont plus limités. Un risque de gel d’épis en cas de températures négatives début avril existe toutefois.

Enfin, au regard des conditions météorologiques annoncées, les semis de betteraves vont devoir encore attendre.

Île-de-France ouest

En Essonne, la situation est plutôt calme selon le conseiller technique du Cercle d'Étampes-Méréville, Emmanuel Griard. Si les blés et orges d'hiver ont souffert du manque d'eau durant l'hiver, l'arrivée des pluies a permis d'améliorer la situation, « surtout dans les terres superficielles où il était grand temps », note le technicien qui souligne toutefois que les précipitations à ce stade ont permis une bonne efficience des apports d'azote mais ne suffisent pas à recharger les sols.

Dans ce secteur, les colzas, au stade montaison, montrent un état sanitaire satisfaisant. Les pois, en cours de levée, ont vu l'arrivée des premiers thrips, sans inquiétude particulière : « Les traitements ont été efficaces ». À noter toutefois que les dégâts de sangliers sur cette culture se multiplient. « Il y a une forte augmentation cette année et on voit bien que les secteurs impactés sont de plus en plus étendus », souligne Emmanuel Griard.

S'agissant des betteraves, 10 à 15 % des parcelles ont été semées avant les pluies. Les autres attendront quelques jours/semaines, avec une grande inquiétude en cas d'arrivée précoce des pucerons.

Dans le secteur nord de l'Essonne et le bassin sud des Yvelines, la sérénité est de mise. « Les deuxièmes tours d'azote ont été effectués partout avec une bonne efficience, la pluie est arrivée au bon moment. L'état sanitaire ne présente pas d'inquiétude particulière et les travaux se déroulent dans de bonnes conditions », résume le conseiller du Cercle de Dourdan/Limours, Thierry Mulot. Seul bémol peut-être, la présence plus importante que d'habitude de larves d'altises dans les colzas du fait des températures douces de l'automne dernier avec une possibilité d'incidence à la récolte. Si quelques parcelles de pommes de terre sont implantées, aucune surface de betteraves n'a été semée à ce jour.

Dans le Nord des Yvelines, la situation est également sereine. L'arrivée de la pluie a permis à la végétation de récupérer de l'état et les reliquats azotés étant importants cette année, les cultures qui ont souffert du sec ont reverdi rapidement. La plaine est actuellement très belle sans préoccupation sanitaire particulière. Toutefois, le technicien du Cercle de Bréval-Limay, Benoit Savalle, reste vigilant : « C'est la première fois en trente ans de métier que je ne vois pas un drainage couler de l'hiver. La pluie a permis à la végétation de repartir correctement mais ce n'est pas suffisant pour recharger les sols. En cas de sécheresse printanière, les réserves ne seront pas suffisantes ».

Enfin dans le Val-d'Oise, « les cultures sont à un stade avancé, souligne le technicien du Cercle du Pays de France, Stéphane Boulet. Les blés sont par exemple au stade un nœud pour la plupart ». Un constat nuancé par les escourgeons qui, eux, ont souffert du manque d'eau et redémarrent plus difficilement.

Autre difficulté dans les colzas cette fois. « Les températures remontent par à-coups et de ce fait, les insectes arrivent aussi par à-coups. Nous avons observé les premières arrivées de méligèthes et le vent rend difficile l'observation des charançons ».

Stéphane Boulet souligne aussi l'inquiétude des agriculteurs quant aux résultats économiques de 2023. « Les prix du colza et du blé s'effondrent tandis qu'ils ont acheté leurs intrants au prix fort », étaye le technicien.

Dans ce secteur, les semis de betteraves sont repoussés du fait de la météo.

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