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Viticulture
Rien ne presse pour les vignes du château de Cheverny

À Cheverny, les vignes du Monument historique devraient être vendangées pour la première fois cet été. Si la récolte s'avère insuffisante, ce qui compte surtout pour le marquis de Vibraye, c'est d'offrir une diversité paysagère aux visiteurs.

 

Au château de Cheverny, les touristes reviennent peu à peu, après plusieurs fermetures liées aux confinements. Loin du tourisme de masse qu'a connu la demeure classée Monument historique, les visiteurs peuvent profiter à leur rythme des six jardins qu'offre le site. Sans compter que vers l'aile gauche du château, des vignes attirent l'œil et participent à la diversité paysagère souhaitée par le marquis de Vibraye, propriétaire des lieux.

Ces ceps ont été installés le 27 juin 2018, après s'être fait la réflexion que « le château est dans la zone de l'appellation Cheverny et pourtant, il n'y a pas de vignes au domaine. On a voulu mêler les deux, avec un vignoble à proximité du château », se remémore le marquis. La famille ne connaît rien au métier mais qu'importe, elle est enthousiaste à l'idée de se lancer dans l'expérience et suit toutes les étapes de la création de la parcelle, menée par un pépiniériste qui en assure également l'entretien.

Une vigne relativement épargnée par le gel

Âgée de 3 ans, elle devrait être vendangée pour la première fois cette année. Une chance, les vignes ont été touchées par le gel à hauteur de 30 à 40 %, ce qui laisse espérer une récolte suffisante pour élaborer un cru. Dans les rangs, on distingue de nombreuses fleurs fânées qui ne vont pas tarder à se transformer en grappes. « Les pluies en cours et du mois de mai ont favorisé la végétation, regardez comment elles se sont densifiées », se réjouit Charles-Antoine de Vibraye, au milieu de son 0,96 hectare de vigne.

En raison du temps, les vendanges devraient être décalées et se dérouler un peu plus tard qu'à l'accoutumée. « Mais nous avons déjà eu nos premiers fruits en 2019. On coupait de petites grappes qu'on mangeait à table, c'était hyper bon. Et puis, on est hyper fier de manger son raisin », reconnaît le châtelain. L'an dernier, la vigne avait aussi donné, mais toutes les grappes avaient été coupées afin de favoriser la future vendange 2021. « Le fait que celle-ci sera tardive nous arrange car notre priorité, c'est l'exploitation du château. De cette manière, on aura le temps de nous occuper de la parcelle », précise le marquis.

Du vin pour communication

En effet, à Cheverny, l'essentiel reste l'activité du château, ébranlée par la survenue de la Covid. Le vin, c'est un plus pour faire connaître le site historique, le marquis de Vibraye ne se veut pas langue de bois : « Nous n'avons pas soudainement changé de vocation. Le vin représente un support de communication. Notre intérêt, c'est de nous démarquer par rapport aux autres châteaux. Si un Chinois ramène une bouteille et fait connaître le site historique, c'est bien. Mais il faut que le produit soit bon et à un prix non surévalué. La vie de château, c'est la polyvalence, mais les productions doivent être légitimes ».

Dans le cadre de cette communication, le marquis n'omet pas de créer un événement médiatique autour de la première vendange. Par exemple, faire un appel aux volontaires pour récolter le raisin en présence des médias. La boutique a aussi été réaménagée pour accueillir de 5 000 à 6 000 bouteilles de cheverny blanc car le vin sera écoulé en vente directe ou expédié.

Une vinification extérieure au domaine

Mais d'ici là, comme le fait remarquer Charles-Antoine de Vibraye, le confinement ou la grêle peuvent stopper toute volonté viticole. Rien qui ne peut entraver sa confiance en l'avenir : « On peut perdre du raisin, de toute façon, on s'inscrit dans une durée très longue ». La période est plutôt au suivi des jeunes plants de ceps, qui ont remplacé ceux qui ont gelé. Et le marquis, en pur novice, suit depuis quelques années toutes les étapes du processus. « J'apprends en même temps, l'ébourgeonnage, l'accolage », raconte-t-il en montrant ses photos bien classées dans son ordinateur.

Avis aux intéressés, le domaine recherche une structure pour vinifier la première cuvée. Une expérience intéressante car Charles-Antoine de Vibraye est ouvert à toute manière d'élaboration, tant que le cru restitue l'ambiance de Cheverny.

 

Un sixième jardin

Le confinement a donné l'idée aux châtelains de créer un sixième jardin : le verger sucré. Des pommiers et des poiriers — « pas d'exotisme, on s'adapte à la botanique », avertit le marquis — ont été plantés à la fin de l'année dernière afin « d'habiller l'ensemble du site. Les jardins permettent de changer de vision sur Cheverny ». À terme, les fruits pourraient être vendus sur le parc mais il faudra attendre l'an prochain pour espérer croquer dans une pomme car « tout a gelé, il n'y aura rien ».
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