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« Sauver le plus d’exploitations possible »

L’accompagnement des agriculteurs frappés par la crise a été au cœur des débats lors de la dernière session de l’année de la chambre d’agriculture. La réunion fut aussi l’occasion de rappeler la priorité de la mandature : la compétitivité.

© Olivier Joly

Le vendredi 18 novembre, lors de la session de la Chambre d’agriculture, la crise a alimenté les débats, à l’image de cette déclaration de Michel Masson, le président de l’entité consulaire : « Un tiers des gens a été contacté par les banques : les exploitations sont dans le rouge vif. Mais le problème concerne les deux tiers qui échappent aux radars : des gens qui ne se déplaceront pas : ils sont dans le déni de la crise et vont se fracasser. (…) Selon les coopératives de la région, les clignotants sont alarmants : dans le nord de l’Eure-et-Loir, certains agriculteurs ont trois années de retard dans le paiement de leurs approvisionnements : ce sera compliqué de redresser la barre. L’enjeu : éviter les saisies et que les gens se retrouvent SDF !

Les moyens mis en œuvre pour les préretraites, les formations et les reconversions professionnelles sont insuffisants. La question se pose aussi pour les plus jeunes. La mission de la Chambre consiste à accompagner les exploitations et à en sauver le plus possible. Mais nous sommes à Orléans, pas à Lourdes ! La feuille de route de la mandature consiste à développer la compétitivité des entreprises. Or la crise ne fait que mettre en exergue la baisse de compétitivité de l’agriculture française. Dans une économie libérale, si on fait le contraire des autres, on se plante. Cependant, au sein des Organisations professionnelles agricoles, on a des gens compétents qui peuvent nous aider à passer ce cap difficile. »

Groupes de travail : les objectifs 2017

Philippe Galloo, président de la commission économie et compétitivité des filières, s’exprima en ces termes : « Plus que jamais, la situation nécessite de travailler sur la compétitivité des exploitations. Faire une mauvaise récolte, c’est logique. Ce qui ne l’est pas, c’est d’être incapable d’y résister. » L’élu poursuivit son intervention en présentant les objectifs 2017 et le plan d’action des groupes de travail de ladite commission.

Groupe de travail installation-transmission. Objectifs : développer et accompagner au mieux les projets de reprises et de créations d’entreprises, en visant la performance des exploitations. Plan d’actions : adapter les offres de service à chacune des filières agricoles ;
coordonner les repérages des futurs cédants dans les enquêtes de terrain et au travers de LEA ; accompagner les jeunes agriculteurs, dont les projets peuvent être remis en cause par la crise agricole de 2016, etc.

Groupe de travail agroéquipement. Objectifs : accompagner le développement de l’agriculture de précision ; optimiser les charges de mécanisation. Plan d’actions : partenariat concessionnaires à mettre en place ; création d’un groupe de travail agriculture de précision ; définition d’une offre optimisation des charges de mécanisation.

Groupe de travail adhésion aux GDA. Objectifs : faire des GDA les vecteurs du développement technique et économique des entreprises ;
inciter les agriculteurs à adhérer aux Groupements de Développement agricole. Plan d’actions : accompagner les Groupements dans la définition de leurs orientations et la définition d’un projet pour le Groupement : prestation d’accompagnement à la réflexion stratégique ; rencontrer chaque GDA pour finaliser le contenu des conventions et définir le nombre de jours conseillers, etc.

Groupe de travail circuits courts. Objectifs : identifier les projets de diversification ; accompagner les projets (commerce, faisabilité, rentabilité, organisation et logistique) ; renouveler l’offre de service Bienvenue à la Ferme ; valoriser produits et filières. Plan d’actions : formaliser l’offre de service accompagnement des projets de circuits courts ; liens avec les communautés de communes sur la promotion et la valorisation des produits.

Groupe de travail agriculture biologique. Objectifs : répondre aux questions des agriculteurs sur l’agriculture biologique et sur l’organisation de la Chambre d’agriculture à ce sujet ; rassembler les agriculteurs biologiques grandes cultures sur l’ensemble du département. Plan d’actions : courrier d’explication concernant les adhésions aux GDA et les informations techniques disponibles concernant l’agriculture biologique à envoyer à l’ensemble des agriculteurs biologiques ; poursuite du plan de travail technique défini par le groupe bio et développement des prestations liées (conseil individuel et accompagnement à la conversion), etc.

Groupe de travail avicole. Objectifs : développer le nombre de m2 ; accompagner la conception de bâtiments compatibles dindes et poulets ; accompagner les projets d’installation et de rénovation. Plan d’actions : promouvoir la filière (journée régionale avicole, journée découverte, plaquette promotion) ; identifier les perspectives de développement d’activité (standard, label rouge et circuits courts), etc.

Alysé : trois axes stratégiques

Une présentation d’Alysé figurait à l’ordre du jour. « Il y a besoin de renforcer les liens entre la Chambre d’agriculture et Alysé » a déclaré Valentin Beaudoin, membre du bureau d’Alysé au nom de l’entité consulaire. La coopérative, née en 2012 et regroupant 3.300 éleveurs bovins, ovins et caprins, est le service d’élevage des Chambres d’agriculture du Loiret, de l’Yonne et de l’Aube. Afin d’accompagner les éleveurs, son plan d’action opérationnel repose sur trois axes prioritaires et douze objectifs.

Axe 1 : économie des élevages. Objectifs : maîtrise des charges, optimisation du produit, gestion du troupeau et connaissance de son modèle économique (accompagnement du projet).

Axe 2 : produire autrement et autre chose. Objectifs : développer les circuits courts, produire en agriculture biologique, promouvoir les médecines alternatives, des systèmes fourragers innovants ainsi que les systèmes durables et développer la complémentarité des productions.

Axe 3 : Maintenir l’attractivité de l’élevage du territoire. Objectifs : cultiver l’ambiance « élevage » et dynamiser le territoire.

Commentaire de Jean-Claude Prieur : « Le lien avec les filières est fondamental. Il faudra se préoccuper de la gestion des coproduits et des déchets issus de l’élevage. » De son côté, Michel Masson fit cette déclaration : « Ma préoccupation concerne les délais pour la mise aux normes des bâtiments : avec la crise, les gens n’auront plus d’argent pour finir les travaux. Or il ne faudrait pas que des éleveurs se retrouvent dans l’illégalité. »

Au fil des débats : ils ont dit…

Michel Masson : Du fait de l’influenza aviaire, il y a un projet de blocage des transports d’animaux : dans le Loiret, cela concerne 240.000 faisans et plus de 100.000 perdreaux : un vrai problème pour les éleveurs de petit gibier et encore un souci supplémentaire !

Cédric Benoist : On veut garder une assurance-climat qui déclenche à un prix raisonnable.

Jean-Claude Prieur : Il faut penser à l’aléa climatique mais aussi aux aléas sanitaires et économiques : les éleveurs sont soumis aux trois.

Philippe Galloo : Attention à ne pas faire gérer la PAC par des assureurs ! Il faut trouver de nouveaux outils mais gérés par la profession.

Dominique Bouin : La loi d’Avenir dit qu’il faut faire un inventaire des friches industrielles : il faudrait les réhabiliter plutôt que d’empiéter sur des terres vierges lors d’un projet d’implantation d’une entreprise.

Benjamin Beaussant, directeur départemental des Territoires : Je suis dans une position résolument ouverte. Nous avons une équipe hyper-investie dans l’accompagnement de la crise agricole. Les relations avec la Chambre sont fluides. Nous devons travailler à nous prémunir d’autres crises aussi violentes que celle que nous traversons. Nous sommes avant tout des partenaires et des accompagnateurs de la politique agricole. (…) Vingt-deux communes solognotes sont en risque élevé d’influenza aviaire même si aucun animal n’est contaminé.

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