Aller au contenu principal

« Nous proposons d’utiliser des marqueurs moléculaires »

Dans le cadre du FSOV, Florimond-Desprez a coordonné un projet visant la résistance du blé tendre à la cécidomyie. Olivier Robert, directeur de recherche, répond à nos questions.

Olivier Robert le jeudi 8 janvier à Paris, lors de la rencontre scientifique du FSOV.
Olivier Robert le jeudi 8 janvier à Paris, lors de la rencontre scientifique du FSOV.
© Olivier Joly

Le Fonds de Soutien à l’Obtention Végétale organisait sa journée scientifique le jeudi 8 janvier à Paris (lire nos éditions des deux semaines précédentes). Un colloque lors duquel avait lieu une restitution des programmes de recherche initiés en 2010. Deux d’entre eux retinrent notre attention dont l’un est porté par un opérateur privé : Bioplante - Florimond-Desprez. Son intitulé : Étude et identification de facteurs de résistance à la cécidomyie chez le blé tendre. Olivier Robert, directeur du laboratoire de génétique et de biométrie du groupe semencier français, nous en dit plus.

Loiret agricole et rural : Pour commencer, un élément de définition : qu’est-ce que la cécidomyie ?

Olivier Robert : La cécidomyie orange du blé est un petit insecte qui pond ses œufs sur les épis et dont les larves se nourrissent des grains. Conséquence, cela fait chuter le rendement de la culture et abîme le grain : la qualité du blé n’est plus la même. Cela favorise aussi l’entrée d’autres maladies. C’est donc un nuisible. C’est pourquoi nous aimerions sélectionner des variétés qui soient résistantes à ce parasite.

LAR : Le sélectionneur qui cherche à obtenir des variétés résistantes à ce parasite est confronté à deux problématiques : lesquelles ?

O.R. : Premièrement, il s’agit d’un insecte qui n’est pas forcement présent dans les champs d’essais des sélectionneurs et, pour ceux qui en sont infestés, la cécidomyie ne va pas forcément attaquer le matériel végétal toutes les années : s’il n’est pas présent, c’est impossible de sélectionner au champ du matériel pour la résistance contre ce parasite. Le deuxième souci est budgétaire car la mise en place de tests de résistance au champ est une solution coûteuse en
temps et en main-d’œuvre car il faut prélever manuellement les épis et compter les larves. La solution que nous proposons consiste à utiliser des marqueurs moléculaires liés à la résistance à la cécidomyie qui sont indépendants de tous les effets environnementaux, donc qui ne nécessitent plus la présence de l’insecte et qui est un outil à haut débit et très économique.

Un net progrès

LAR : Concrètement, comment cela se traduit-il ?

O.R. : Ce que nous voulons, c’est trouver des petits morceaux de la séquence ADN (marqueurs moléculaires) qui sont étroitement liés au gène et qui expliquent la résistance ou la sensibilité. Nous nous affranchissons de tout test au champ et nous analysons juste l’ADN de la plante pour savoir si celle-ci sera résistante ou sensible.

LAR : Cinq ans après le lancement de ce programme, où en êtes-vous dans vos recherches ?

O.R. : À la base, une équipe canadienne avait identifié un marqueur moléculaire. Mais celui-ci était perfectible et ne fonctionnait pas dans plein de fonds génétiques. Donc, cela n’était pas utilisable en sélection. Nous avons travaillé d’arrache-pied pour trouver d’autres marqueurs moléculaires qui étaient plus proches et surtout plus prédictifs de cette résistance ou de cette sensibilité. Nous ne sommes pas parvenus à un marqueur qui soit efficace à 100%. Mais en nous situant aux alentours de 90 %, cela représente un net progrès puisqu’avant il n’existait rien de valable.

LAR : Qu’est-ce que cette avancée va apporter au sélectionneur ?

O.R. : À partir du moment où on dispose d’un outil très performant tel que le marqueur moléculaire que nous avons identifié dans ce programme, le sélectionneur peut l’utiliser sur un grand nombre de matériel et pour un faible coût : dans les années à venir, il est très probable que la majorité des variétés de blé tendre sera résistante à la cécidomyie orange.

Le chiffre

Les fonds engagés pour ce programme de trois ans sont de 427.146 € dont 298.999 € du FSOV.


Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Le 11 avril, à Amilly. La co-associée de Jump Chartres 28, Mathilde Nodier, et le co-gérant du site de méthanisation Theuvy Biogaz, Jean-Baptiste Gouin (au c.), ont signé sous l'égide du délégué territorial de GRDF, Jean-Michel Vappereau, un partenariat pour valoriser le fumier équin.
Du fumier de cheval pour le méthaniseur
Le site de méthanisation Theuvy biogaz et le centre équestre Jump Chartres 28 ont signé le 11 avril à Amilly une convention…
La Chapelle-la-Reine, jeudi 25 avril. Augustin Vecten au milieu de l'aspergeraie. En conditions optimales, une asperge peut prendre 7 cm /jour.

Les asperges de la ferme des 4 vents
La récolte des asperges a débuté lentement en raison de la fraîcheur des températures. Rencontre avec Augustin Vecten, producteur…
Véritable figure du syndicalisme francilien, Patrick Dezobry est décédé dans la nuit du 24 au 25 avril à l'aube de ses 69 ans.
Décès de Patrick Dezobry : le vibrant hommage de toute une profession
Très engagé pour la profession depuis de longues années, Patrick Dezobry est décédé dans la nuit du 24 au 25 avril à l'aube…
Damien Greffin, président de la FDSEA Île-de-France, introduit l'assemblée générale.
AG FDSEA Île-de-France : salle comble et riches échanges
Mardi 30 avril a eu lieu l'assemblée générale de la FDSEA Île-de-France à Louveciennes (Yvelines).Durant la matinée, les…
La matinée s'est poursuivie par la visite guidée du site, ici par Christophe Hillairet, l'un des six associés, président de la chambre d'Agriculture de région Île-de-France.
Le méthaniseur de Sonchamp inauguré dans les Yvelines
Vendredi 19 avril a eu lieu l'inauguration du méthaniseur de Sonchamp sur la ferme de Luc Janottin, à Renonvilliers (…
Éric Delorme est l'actuel président de la Cuma des Vieilles charrues.
Les Vieilles charrues, une nouvelle Cuma dans le Loiret
Depuis le début de l’année, deux nouvelles Cuma se sont formées dans le Loiret, dont celle présidée par Éric Delorme et baptisée…
Publicité