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Cuma
Le compostage à 3,80 € la minute à la Cuma de Chicamour

Une trentaine d’éleveurs du Loiret et de l’Yonne utilisent le service. Le compostage présente des avantages agronomiques certains.

 

Le compostage est l’une des activités proposées par la Cuma de Chicamour, dont le siège se trouve à Châtenoy. Le matériel, un retourneur d’andain, appartient à la coopérative et Julien Delouche, éleveur à La Cour-Marigny (quatre-vingts vaches laitières pour un quota de 730.000 litres), se rend chez les adhérents, une trentaine d’éleveurs (bovins, ovins, caprins et avicoles) du Loiret et de l’Yonne, pour faire le travail : le professionnel fournit le service, le tracteur et la main-d’œuvre.

La machine, qui fonctionne une quarantaine d’heures par an, présente une capacité de 1.000 m3 par heure. Soit une production annuelle de 40.000 m3. La prestation est facturée 3,80 € la minute rotor. Ce tarif comprend le temps de trajet : on compte quatre heures de tracteur pour une heure de rotor. Les trois heures de différence correspondent aux différents trajets effectués par l’intervenant pour aller de chez lui jusque chez les adhérents.

L’homme définit le processus de compostage : « Aérer du fumier pour qu’il travaille afin de donner un compost.» Les adhérents font un andain avec ce qu’il y a à composter : une sorte de ligne d’une largeur maximale de quatre mètres composée de déchets verts ou de matières végétales telles que du fumier.

 

Une température de 70°C

La machine se compose d’un rotor d’environ un mètre de diamètre. « En avançant, elle avale l’andain et la matière ressort en andain juste derrière. Mais le tas est beaucoup plus gros car le fumier est décompressé. En s’aérant, celui-ci monte à une température de soixante-dix degrés et se décompose sous l’effet des bactéries : ces dernières sont réveillées par l’air et la chaleur et, en décompressant le fumier, on retrouve un milieu vivant. »

Trois ou quatre semaines après un premier passage, un deuxième passage est effectué si nécessaire. Au final, on obtient le compost recherché. « Plus le fumier a déjà travaillé, moins il y a de différence entre ce qui rentre et le compost. On réduit le volume mais pas forcément le poids de matière sèche. La différence de volume est liée à l’évaporation de l’eau. Or celle-ci ne sert à rien : autant épandre ce qui est utile. »

 

Du simple au double

Le compost est épandu dans les parcelles. « La législation est plus souple pour l’épandage de compost que pour le fumier. » Julien Delouche précise : « Après la phase de compostage, le fumier n’est plus considéré comme un effluent d’élevage. En outre, le fumier est un peu plus riche en azote que le compost car une partie de celui-ci sert à décomposer le fumier. Au final, avec du compost, il y aura autant d’azote disponible pour la culture. »

Notre interlocuteur explique quels sont les avantages du compost : « On a une matière homogène. La baisse des volumes fait que cela va plus vite à épandre : du simple au double. En outre, le compost est plus riche en matières organiques que du fumier : cela le rend plus facilement assimilable par les plantes car il a déjà travaillé. »

Le retourneur d’andain, qui date de 2001, a fait son temps : la Cuma de Chicamour projette de le changer. Une machine neuve coûterait 65.000 €. « Pour maintenir un tarif d’utilisation abordable, c’est un investissement coûteux par rapport au nombre d’adhérents » analyse Julien Delouche. « L’opération nécessitera des subventions. » Un dossier a été déposé auprès du syndicat mixte de pays Forêt d’Orléans Val de Loire.

 

 

 

PHOTO N°1134 :

La machine présente une capacité de 1.000 m3 par heure.

 

PHOTO N°1135 :

Julien Delouche, qui œuvre depuis quatre ans, consacre environ 160 heures par an à son travail de compostage.

 

JOINDRE EGALEMENT LE GRAPHIQUE DES MINUTES ROTOR (PDF)

 

 

ENCADRE LIE AU TEXTE 1 :

À noter

 

L’activité fonctionne toute l’année. Pour en savoir plus, joindre le 06.21.07.51.60.

 

 

TEXTE 2 :

150 tonnes de fumier par an au Gaec des Bonneaux

 

Le Gaec des Bonneaux : c’est le nom de cet élevage bovin de Lorris tenu par Jean-Claude et Jean-Marie Tardif. Quatre-vingt-quinze vaches laitières, des normandes essentiellement, pour un quota de 670.000 litres. Ces animaux génèrent 75 % du fumier produit par l’élevage. Celui-ci n’est pas composté et Jean-Claude Tardif explique pourquoi : « Les vaches sont en logette paillée : elles produisent du fumier mou stocké en fumière et non compostable. Dès sa sortie de la fumière, il est épandu dans les parcelles. »

Quant à la part restante, 25 %, elle est compostée selon les saisons. Et cela concerne le fumier produit par les quelque quatre-vingt-dix génisses. « Celles-ci sont élevées sur de la litière accumulée : on renouvelle le paillage tous les deux ou trois jours et, quand l’épaisseur de fumier dans la stabulation augmente, on fait un curage. » Tous les deux mois. « On enlève le fumier et on le dépose en bout de champ : cela fait un andain. » Cent cinquante tonnes de fumier sont compostées chaque année.

Moins de risques de lessivage

« On composte le fumier sorti à la fin de l’automne et au début de l’hiver. Objectif : l’utiliser dès le printemps pour les cultures de printemps ou sur les praires en milieu d’hiver. » L’éleveur trouve plusieurs avantages à la technique : « Le compost libère l’azote sur plus de temps que le fumier : il y a moins de risques de lessivage au départ et la culture en profite plus longtemps. Le fait que le fumier chauffe enlève le pouvoir germinatif des mauvaises graines. » Une manière de dire que la montée en température à soixante-dix degrés détruit les micro-organismes pathogènes.

« L’épandeur peine beaucoup moins avec du compost qu’avec du fumier frais : le produit est défait par la machine et la dégradation donne un produit plus homogène. » Et celui-ci est épandu sur une dizaine d’hectares.

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