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La FNSEA 41 se penche sur l’avenir de l'agriculture

La FNSEA 41 a tenu sa 78e assemblée générale vendredi 15 mars au Crédit agricole de Blois, en présence du préfet de Loir-et-Cher et d’une centaine d’adhérents. 

Plus d’une centaine de personnes étaient présentes lors de l’assemblée générale de la FNSEA 41, vendredi 15 mars au Crédit agricole de Blois, présidée par François-Xavier Rone. C'était une première pour ce dernier, élu à la tête du syndicat départemental en juin dernier. Xavier Pelletier, préfet de Loir-et-Cher, Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, ainsi que les députés des trois circonscriptions du département ont participé à cette 78e assemblée générale.

Fabien Bourgueil, président du syndicat Jeunes agriculteurs de Loir-et-Cher depuis février dernier, a ouvert l’assemblée : « Je suis fier de voir tant de jeunes s’engager en ce moment afin de promouvoir et protéger notre métier passion ».

Point de situation sur les filières

Durant son rapport d’activité, François Germain, secrétaire général de la FNSEA 41, a tenu à rappeler que « le contexte économique et moral des agriculteurs ne fait que se dégrader, avec en prime une campagne 2023-2024 qui s’annonce très compliquée avec notamment des semis d’automne très moyens et des prix en forte baisse ». Après être revenue sur les différentes actions du syndicat sur le territoire, dont particulièrement l’organisation de nombreuses manifestations en début d’année 2024, l’assemblée était l’occasion de faire un point sur la situation des différentes filières.

Au niveau de la section bovin lait, la Région a mis en place une enveloppe de plus de 2,8 millions d’euros pour la filière laitière, mais qui reste selon Alexis Descamps, éleveur et responsable de la section bovin lait de la FNSEA 41, pas encore « assez élevée par rapport à la masse d’investissements et de rattrapages que nous sommes en train de faire ».

Concernant les grandes cultures, Julien Pierron, responsable de la section, a regretté un manque de recherche sur certaines cultures permettant une diversification des assolements, comme la culture de pois.

L’avenir du monde agricole

Les deux campagnes précédentes ont été marquées par une hausse des charges ainsi qu’une hausse des prix de vente à la suite d’une situation géopolitique tendue. Toutefois, l’avenir de l’agriculture paraît incertain en termes de revenu avec des prix de vente qui baissent actuellement beaucoup plus rapidement que les charges. « On est en plein en effet ciseaux en 2023. En 2024 nous serons également dans un effet pas très agréable non plus. Les achats des engrais pour la récolte 2023 se sont faits à un niveau de prix très haut alors qu’à côté les prix des céréales se sont effondrés et continuent de baisser », a expliqué Florent Courtin, conseiller entreprise de l’AS Centre-Loire.

Luc Smessaert est revenu sur les 120 propositions que le syndicat agricole a soumises au gouvernement « pour donner des perspectives à votre agriculture de Loir-et-Cher et à notre agriculture à tous » (voir ci-dessous).

Avec des étés de plus en plus chauds et secs et des hivers humides et doux, Philippe Noyau, président de la chambre régionale d’Agriculture Centre-Val de Loire, a évoqué plusieurs solutions pour l’avenir : « Les réserves en eau seront nécessaires et nous y travaillons. Nous attendons aussi les nouvelles biotechnologies, c’est encore en balbutiement, mais il y a de vraies solutions. L’Inrae travaille déjà sur des variétés, dont par exemple un croisement des gènes de tomates sauvages avec ceux de la pomme de terre afin d’obtenir des pommes de terre résistantes au mildiou ».

Des défis à relever

Pour conclure cette assemblée générale, le préfet de Loir-et-Cher a pris la parole pour évoquer les travaux en cours avec les acteurs du monde agricole départemental. « Si on n’arrive pas à retrouver un paysage de fonctionnement normal pour le monde agricole, nous vous perdrons et quand on vous aura perdu, nous aurons tout perdu », a souligné le représentant de l’État.

Pour l’agriculture de demain en Loir-et-Cher, François-Xavier Rone a évoqué la nécessité de temps et d'’accompagnement « pour réussir la transition de nos exploitations ». Comme il l’a d’ailleurs souligné : « Les défis qui s’élèvent face à nous sont gigantesques. Il ne faudra pas avoir le vertige et les gravir avec courage. Ensemble, nous serons plus forts. C’est là où le syndicalisme a toute sa place ».



Les propositions portées par la FNSEA pour la défense du monde agricole

Durant l’assemblée générale de la FNSEA 41, Luc Smessaert, vice-président du premier syndicat agricole de France, était présent et a pris longuement la parole pour présenter en détail les propositions portées par la FNSEA. « Je vais vous présenter les 120 propositions faites au gouvernement. Mais je reviendrai surtout sur ce qu’on a obtenu, c’est le plus important », a précisé l’agriculteur de l’Oise lors de son discours.

Remboursement du GNR

Tout d’abord, un des premiers acquis obtenus par le syndicat de la FNSEA sera, à partir du 1er juillet 2024, le remboursement « en pied de facture » de la taxe TICPE sur le Gazole non routier (GNR). « Pour avoir eu des réunions avec notre président Arnaud Rousseau et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, je n’aurais jamais pensé pouvoir obtenir une telle mesure », a-t-il avoué. Cette dernière permettra aux exploitants d’avoir un remboursement directement sur la facture qui va permettre de ramener de la trésorerie. Depuis le 1er février, le remboursement est à hauteur de 15 centimes par litre de GNR en 2023 et un acompte de 50 % est versé pour 2024 dans les quinze jours suivant la demande de remboursement de la TICPE.

Des versements Pac au 15 mars

Concernant la Maladie hémorragique épizootique (MHE), même si le Loir-et-Cher n’est pas encore impacté, le vice-président de la FNSEA a tenu à rappeler que les indemnisations étaient bien arrivées pour les éleveurs du Sud-Ouest fortement touchés. Pour la Pac, Gabriel Attal, Premier ministre, s’était engagé à ce que le versement des aides soit effectif au 15 mars. Toutefois, Luc Smessaert a souligné que certains agriculteurs ne les avaient pas encore. En Loir-et-Cher, le préfet du département, Xavier Pelletier, a assuré que 99,6 % des agriculteurs avaient reçu leur virement au 15 mars.

Respect de la loi Egalim

L’agriculture biologique rencontre une vraie crise de la consommation. « Il faut déjà payer les aides, c'est important pour ramener de la trésorerie et surtout donner de la visibilité. Ce n’est pas souvent su, mais à la FNSEA, nous avons le plus grand nombre d’adhérents en agriculture biologique », a-t-il rappelé. Alors que les marchés de l’agriculture biologique sont difficiles, les 20 % de bio de la loi Egalim doivent selon le vice-président de la FNSEA « être respectés tout autant que les 50 % de produits locaux de qualité pour que l’on puisse donner à nos enfants dans nos cantines, une alimentation locale et notamment issue de l’agriculture biologique ». En attendant la loi Egalim 4 prévue pour l’automne, le vice-président a rappelé qu’il était indispensable de « d’abord faire appliquer Egalim 1, 2 et 3 avec des contrôles pour que la contractualisation soit équilibrée et rémunératrice pour l’agriculteur ».

Souveraineté alimentaire et foncier agricole

La souveraineté alimentaire a d’ailleurs été évoquée par l’agriculteur de l’Oise qui regrette les importations étrangères avec des produits ne respectant pas les mêmes normes qu’en France. La flat tax plafonnée à 30 % et le droit des bailleurs font partie aussi des propositions portées par la FNSEA. « En France, les agriculteurs sont en fermage à 75, voire 80 %. On a donc intérêt à soutenir nos propriétaires et ne pas les assommer avec plus de 50 % du loyer qui part dans la fiscalité comme la CSG ou encore la TFNB. On a intérêt à réduire cette fiscalité pour garder le foncier sur notre territoire », a précisé Luc Smessaert.

Avec ces 120 propositions, le vice-président l’assure : « Soyez tous fiers de ce que vous avez porté, ce que l’on a tous porté ensemble et que l’on portera jusqu’au bout ».

 

Lire aussi En AG, la FNSEA 41 rappelle l’urgence de la situation

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