Aller au contenu principal

La filière avicole prête à décoller

Après deux années de gestation, le Plan de soutien à la filière avicole a été signé le vendredi 19 juin. Objectif : 100.000 m2 supplémentaires de bâtiments d’ici 2020.

La convention a été signée par une vingtaine de partenaires.
La convention a été signée par une vingtaine de partenaires.
© Olivier JOLY

«Pas un aboutissement mais le point de départ d’une aventure : la relance de l’aviculture départementale et régionale.» Ce vendredi 19 juin, à l’issue de la session de la chambre d’agriculture, c’est le message qu’a délivré Michel Masson, président de l’entité, lors de la signature de la convention-cadre relative au Plan de soutien à la filière avicole. Poursuivant son discours, l’orateur lista les atouts du territoire : une production céréalière abondante, des surfaces d’épandage, etc. «Nous pouvons faire de l’aviculture la première production animalière du département : une filière dynamique, porteuse d’avenir.»

La consommation française de poulets est composée à 93% de poulets standards : «Un produit de qualité » a commenté le dirigeant consulaire. Qui a ajouté : «Aujourd’hui, notre devoir consiste à transformer les céréales en viande blanche. La Bretagne sera toujours à trois cents kilomètres de Paris. Ici, nous pouvons faire naître, élever, abattre et consommer des animaux dans un rayon de cent kilomètres.» Toutefois, l’intéressé ne nia pas la nécessité de «consolider» les emplois et les outils menacés, notamment Blancafort (Cher). «Le challenge à relever est économique, social et environnemental. Cela passe par la reconquête des marchés perdus et nous comptons sur le dynamisme des éleveurs !»

Le Conseil départemental est l’un des partenaires du dispositif. Son président, Hugues Saury, a expliqué : «Le Département soutient l’agriculture depuis de nombreuses années. La relance de l’aviculture favorisera la création d’emplois directs et indirects, notamment dans le bâtiment.» Le chef de l’exécutif départemental a rappelé que le compte administratif de l’entité affichait 500.000 € pour les investissements agricoles et le fonctionnement. «L’agriculture est une vraie priorité pour le Département : nous ferons tout pour son développement.»

Neuf poulets sur dix

Secrétaire général de la FDSEA, Cédric Benoist tint un discours sans concession : «Nous sommes dans une dynamique de croissance mais, entre la volonté politique et la réglementation, il y a un électrochoc et les choses se passent mal ! Le Sdage (NDLR : Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux) est synonyme d’une agriculture de décroissance ! Nous, on dit qu’on veut du mieux. Arrêtons la démagogie par rapport à l’eau : avant de réduire l’agriculture en lambeaux, réduisons les papiers en lambeaux ! » Ce que fit l’intéressé en compagnie de Jean Daudin, président de la FDSEA, en détruisant symboliquement le document incriminé.

Responsable du Plan de soutien au nom de la chambre d’agriculture, Jean-Willem Coppoolse dressa la genèse d’une démarche née il y a un peu plus de deux ans : «Il y avait des choses à faire : les éleveurs étaient confiants et avaient envie d’investir. Nous avions rencontré les industriels et ils avaient besoin d’approvisionnements.» Neuf poulets sur dix consommés hors domicile ne sont pas élevés en France. «Or un aviculteur fait travailler entre six et huit personnes !» Président de l’Association des aviculteurs du Loiret, Ludovic Giry livra son point de vue : «Il y a trois ans, la filière avicole se trouvait dans l’impasse. Ce Plan offre des perspectives. Nous avons l’ambition de répondre à la demande du marché. Produire n’est pas un gros mot. Sinon, il n’y a ni transformation ni économie.» L’objectif consiste, non seulement, à remplacer les éleveurs partant en retraite mais aussi à en trouver de nouveaux. «Ayons confiance en l’aviculture !» conclut l’orateur.

20.000 m2 par an

Le parc avicole du Loiret est actuellement estimé à plus de 250.000 m2 et la production y est diversifiée : volailles de chair (labels, certifiées, standards, biologiques), œufs de consommation, œufs de reproduction, poulettes, etc. Avec plus de 200 producteurs et des industriels implantés sur le territoire, l’aviculture représente 6,4% de la production agricole totale du Loiret. Cependant, depuis plusieurs années, des signes de fragilité pèsent sur la compétitivité des outils d’abattage et de transformation locaux et sur la pérennité des entreprises de la filière : érosion du parc, concurrence européenne croissante, instabilité de la filière export française ou encore difficultés économiques des entreprises avicoles nationales.

Une surface supérieure ou égale à 400 m2

La convention, d’une durée de cinq ans, a pour finalité de développer le parc avicole départemental en favorisant la transmission des ateliers existants et l’investissement dans des bâtiments neufs. Pour répondre aux besoins des opérateurs aval de la filière et compenser l’érosion actuellement observée, l’enjeu est de permettre une augmentation de 20.000 m2 par an, soit 100.000 m2 à l’horizon 2020.

La convention, signée par une vingtaine de partenaires (FDSEA, Jeunes Agriculteurs, Groupama Paris Val de Loire, Crédit agricole Centre Loire, lycée du Chesnoy, constructeurs, installateurs, fournisseurs d’aliments, intégrateurs, etc.) définit les modalités de mise en œuvre de soutiens aux nouveaux projets avicoles (construction neuve de poulaillers ou reprise de poulaillers existants) pour chaque partenaire du Plan et précise les engagements de chaque signataire.

Le Plan de soutien est destiné à accompagner tous les projets dès lors que : le poulailler est situé sur une commune du Loiret et que la surface du projet est supérieure ou égale à 400 m2.

L’aviculture du Loiret en trois chiffres :
• 216 exploitations.
• 3 millions de têtes.
• 33.600 t : poids vif abattu en volaille de chair (poulet et dinde).

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Justine Lemarié, 24 ans, s'installe sur 80 hectares dans la région de Favrieux (Yvelines).
« Certains jeunes de mon âge sont très surpris de ma volonté de m'installer comme agricultrice »
Les casse-tête administratifs, le difficile accès au foncier, le regard parfois incrédule des autres, tout cela n'a pas entamé la…
Le 11 avril, à Amilly. La co-associée de Jump Chartres 28, Mathilde Nodier, et le co-gérant du site de méthanisation Theuvy Biogaz, Jean-Baptiste Gouin (au c.), ont signé sous l'égide du délégué territorial de GRDF, Jean-Michel Vappereau, un partenariat pour valoriser le fumier équin.
Du fumier de cheval pour le méthaniseur
Le site de méthanisation Theuvy biogaz et le centre équestre Jump Chartres 28 ont signé le 11 avril à Amilly une convention…
Des poulaillers innovants avec Huttepain aliments
Huttepain aliments organisait jeudi 28 mars une porte ouverte chez un de ses éleveurs engagés dans la filière Nature d’…
La Chapelle-la-Reine, jeudi 25 avril. Augustin Vecten au milieu de l'aspergeraie. En conditions optimales, une asperge peut prendre 7 cm /jour.

Les asperges de la ferme des 4 vents
La récolte des asperges a débuté lentement en raison de la fraîcheur des températures. Rencontre avec Augustin Vecten, producteur…
Damien Greffin, président de la FDSEA Île-de-France, introduit l'assemblée générale.
AG FDSEA Île-de-France : salle comble et riches échanges
Mardi 30 avril a eu lieu l'assemblée générale de la FDSEA Île-de-France à Louveciennes (Yvelines).Durant la matinée, les…
Samedi 13 avril, à Sully-sur-Loire. Une partie de l'assemblée générale des chasseurs s'est tenue en présence du président du Sénat, Gérard Larcher (2e à g.).
Les chasseurs du Loiret préparent la prochaine saison
Lors de son assemblée générale le 13 avril, la Fédération des chasseurs du Loiret est revenue sur sa contribution au…
Publicité