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Gel
Gel dans le Loiret : un premier bilan mitigé

Au début du mois d’avril, de virulents épisodes de gel ont frappé la région Centre-Val de Loire. Il est aujourd’hui temps de faire le bilan loirétain.

Début avril, les arboriculteurs ont tenté de sauver leurs futures récoltes en utilisant la technique de l'aspersion. L'enveloppe de gel créée protège les futures fruits du gel.
Début avril, les arboriculteurs ont tenté de sauver leurs futures récoltes en utilisant la technique de l'aspersion. L'enveloppe de gel créée protège les futures fruits du gel.

En avril, ne te découvre pas d’un fil. Ce dicton s’est avéré particulièrement à propos cette année. Après une semaine presque estivale à 25 °C, les nuits des 6 et 7 avril ont été particulièrement glaciales. Les relevés de température ont affiché jusqu'à - 7 à - 8 °C (sous abri) dans le département. La semaine suivante, après un répit de quelques jours, les gelées ont repris avec des relevés de température allant jusqu'à - 3 °C. Xavier Girard, chef du service agronomie, environnement, productions végétales, Betty Fidalgo, conseillère arboriculture fruitière, et Anne-Aël Le Meur, conseillère fourrages, tous à la chambre d’Agriculture, dressent un état des lieux dans le Loiret.

L’arboriculture

Sans surprise malheureusement, les cultures les plus atteintes sont les fruits, avec en tête les cerisiers qui ne peuvent pas être protégés contre le gel. « Il n’existe pas de solutions satisfaisantes pour protéger les cerisiers du froid, explique Xavier Girard. On estime entre 90 et 100 % de pertes en ce qui concerne les cerises. Il n’y aura pas beaucoup de cerises loirétaines cette année ».

Pour les poires et les vergers non protégés, même constat : entre 90 et 100 % de dégâts. Pour ceux qui ont été protégés, Betty Fidalgo, également conseillère arboriculture fruitière du Coveta*, estime qu’il y aura entre 30 et 40 % de pertes. Les pommes sont quant à elles moins sensibles que les poires. « Les vergers non protégés subiront entre 50 et 70 % de pertes, tandis que ceux qui sont protégés entre 0 et 20 %, souligne-t-elle. Cela dépend beaucoup des variétés ».

La viticulture

Les vignes sont elles aussi touchées par ces épisodes de gel. Entre 30 et 50 % de pertes estimées. « Sur les jeunes vignes, nous avons constaté des pertes de pieds. Il ne s’agit donc pas seulement de perte de fruits », précise Betty Fidalgo. Pour ces cultures (arboriculture et vigne), la chambre d’Agriculture a demandé l’activation du dispositif calamités auprès de l’État. Des missions d’enquêtes sont actuellement réalisées par la DDT et des professionnels agricoles afin de constater les pertes dans les vergers. « Le rapport sera soumis à examen afin d’activer ou non le dispositif calamité, détaille Xavier Girard. Une fois accepté, les agriculteurs devront déposer un dossier pour pouvoir prétendre à une indemnisation d’ici la fin de l’année ».

Parallèlement, un second dispositif a été lancé : le dispositif d’aide à la trésorerie. Il cible également les producteurs de fruits. « La DDT a commencé des enquêtes à la mi-mai. Les agriculteurs doivent renvoyer ces enquêtes afin de connaître le montant de l’enveloppe qui leur est attribué. » L’enveloppe prévue pour l’ensemble du Loiret s’élève à 150 000 euros.

Les betteraves

Les betteraves sucrières ont également été fortement impactées. « On estime à 80-90 % les surfaces ressemées dans le département cette année, poursuit Xavier Girard. Ces ressemis ne peuvent pas être traités avec les néonicotinoïdes. Ces cultures sont assurables donc ne sont pas éligibles au dispositif calamité ». Cependant les agriculteurs ont pu transmettre leurs déclarations auprès de leurs assureurs. Les betteraves vont donc avoir un mois, voire un mois et demi de retard. « Nous pensons connaître des pertes de rendement de l’ordre de 15 à 20 %. Quelques dégâts en betteraves rouges sont aussi à noter », précise l’agronome.

Les grandes cultures

Du côté des grandes cultures, les premiers constats sont plus rassurants. Le dégât du gel sur le colza est assez hétérogène. « Les cultures déjà fragilisées par les insectes ont été plus impactées par le gel que les autres. Nous nous attendons à une récolte assez hétérogène. Nous étions inquiets pour les céréales car nous ne savions pas si les épis avaient gelé dans la gaine. Il s’avère qu’à priori, il n’y aurait pas énormément de dégâts. Quelques parcelles présentent des épis avec des épillets gelés, mais cela reste minoritaire. » Concernant les blés, les orges d’hiver et de printemps, les premières appréciations sont donc plutôt encourageantes. « Nous n’avons pas observé de dégâts pour le moment », conclut Xavier Girard.

Les fourrages

En ce qui concerne les fourrages, l'incidence sur le gel est pour le moment encore incertain. « Selon les espèces, le stress a induit une épiaison plus précoce mais les premières constatations ne permettent pas d'affirmer que les gelées noires ont eu une incidence sur la qualité des ensilages », détaille Anne-Aël Le Meur.

*Centre orléanais de vulgarisation et d'études des techniques arboricoles.

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