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Développement rural : Accompagner l’accroissement des petites communes

Les communes de moins de 2 000 habitants constituent 86% des communes françaises.

© Stéphane Leitenberger

Majoritairement situées en zones rurales, elles connaissent depuis une dizaine d’années un accroissement de leur population dont elles ne savent pas toujours répondre aux besoins. Avec 80% du territoire national classé comme rural dont une majorité de communes de moins de 2.000 habitants, les enjeux d’un développement rural harmonieux ne sont pas à démontrer. Sans compter que l’on assiste depuis une dizaine d’années à un phénomène de repeuplement rural, en particulier dans ces petites communes rendues attractives par le faible coût du foncier et leur cadre de vie. Un rapport du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) rendu public le 17 décembre s’est penché sur les conséquences de l’arrivée de ces populations nouvelles et sur les conditions nécessaires à l’entretien d’une dynamique au sein de ces communes où les conditions d’accueil ne sont pas toujours à la hauteur du potentiel d’attractivité. Celles qui réussissent leur développement doivent leur dynamisme à un conseil municipal et à des associations locales engagées, mais des politiques d’accompagnement adaptées permettraient de généraliser ces initiatives réussies.

Limiter l’étalement urbain

Un des points clés du rapport insiste sur la nécessité de limiter l’étalement urbain, les communes cédant trop facilement à la tentation de construire du neuf à leur périphérie plutôt que de favoriser l’occupation des logements vacants de centre-bourg. Si cette dernière solution est plus coûteuse à court terme, elle permet de conserver une vie de village, porteuse de dynamique, dans le centre, tout en évitant l’artificialisation des terres agricoles au détriment des agriculteurs qui, moins nombreux, ont parfois de plus en plus de difficulté à faire accepter leur activité aux nouveaux arrivants. La mission propose donc un appui aux communes, notamment via les intercommunalités, pour limiter la vacance en milieu rural, en mobilisant les acteurs publics (ANAH, ADEME, bailleurs sociaux …), avec en parallèle des actions de pédagogie pour accompagner le réinvestissement du bâti ancien qui peut, entre autres, offrir de meilleures performances énergétiques.

Mutualiser pour développer les services

Les besoins de cette nouvelle population sont parfois mal connus des institutions locales, qui citent par exemple l’accès à internet haut débit comme une priorité, alors que les habitants s’attachent davantage à l’accueil de la petite enfance. Reste que pour la plupart de ces petites communes rurales, le développement des services est une gageure qu’elles relèvent de façon hétérogène. La mise à disposition de bâtiments municipaux est la démarche la plus courante pour installer des professionnels (commerces, professions libérales…). Autre moyen mis en œuvre, au niveau intercommunal, la spécialisation des services par commune, l’inconvénient étant l’obligation pour les habitants de se déplacer dans le village voisin en fonction du service souhaité. Les maisons de services publics sont également une réponse adaptée pour assurer la plupart des missions relevant de l’Etat et des collectivités. Autre initiative possible, le développement des circuits courts est prôné par la mission d’expertise qui y voit le moyen de mettre en place un service de proximité tout en valorisant le travail de producteurs ruraux «fragilisés par des circuits économiques longs et complexes et des intermédiaires qui prélèvent des marges importantes sur les prix de vente et asphyxient les producteurs». Un système qui, pour les auteurs du rapport, doit donc être encouragé par les Directions départementales des territoires (DDT). Ces dernières ont également un rôle de conseil et de coordination entre les acteurs de la mobilité à jouer. Le rapport évoque enfin la mise en réseau des prestataires publics pour développer une ingénierie publique territoriale manquante, en particulier dans les domaines de la stratégie, du conseil, ou de la maîtrise d’ouvrage. Le potentiel de développement de ces zones rurales est connu, des expériences positives sont mises en œuvres dans certaines communes et doivent être diffusées. C’est d’ailleurs l’une des conclusions du premier bilan des Assises des ruralités. L’intérêt de ce rapport se trouve sans doute dans l’identification des relais pour capitaliser et diffuser ces expériences. L’appui de l’Etat à ce niveau doit être repensé, soulignent les auteurs, en particulier sur l’appui à la mutualisation des missions de base. L’échelon intercommunal apparaît comme le meilleur niveau mais manque encore de lisibilité pour les acteurs locaux.

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