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Cristal Union est venu renouer le dialogue avec les planteurs

Les responsables de la coopérative Cristal Union ont rencontré, le 7 juillet à Chaussy (Loiret), des planteurs du secteur de Toury (Eure-et-Loir) autour des problématiques de la filière.

© Hervé Colin

« La betterave est le socle de nos exploitations et aujourd'hui il s'effrite. Depuis quelques années, nous sommes très inquiets  », lance Éric Delorme aux responsables de la coopérative sucrière Cristal Union, qu'il reçoit le 7 juillet sur son exploitation à Chaussy (Loiret), accompagné par deux voisins planteurs eux aussi.

Il poursuit : «  Les plus de 55 ans estiment que ça les emmènera au bout mais les jeunes qui s'installent n'ont pas envie de reprendre les quotas betteraviers. Moi, tant qu'une usine tournera, je continuerai. Mais côté Eure-et-Loir, ce sont plus des maïsiculteurs avec de petites surfaces de betteraves et pour eux, s'il n'y a pas de prix en face, je pense qu'ils arrêteront. Aujourd'hui, il y a beaucoup de questionnement et l'on se sent un peu seuls  ».

La filière betteravière est en tension. Depuis la fin des quotas, la surproduction mondiale a entraîné une chute des prix et l'interdiction des néonicotinoïdes en enrobage de semences a mené les planteurs dans une impasse technique, particulièrement cette année.

Par ailleurs, privés d'assemblée générale en raison de la pandémie Covid-19, les planteurs ont besoin de s'exprimer. C'est pourquoi les responsables de Cristal Union ont accepté cette rencontre auprès des planteurs du secteur de la sucrerie de Toury, usine qui ferme ses portes.

« Toury ferme, nous étions naturellement très proche de notre usine, maintenant nous allons à Pithiviers, d'accord, mais pour nous planteurs, cette étape est cruciale, nous devons la réussir, sinon, vous savez par ici beaucoup d'agriculteurs veulent diminuer ou arrêter, il y a un réel enjeu  », prévient Éric Delorme.

Le président de Cristal Union, Olivier de Bohan — flanqué de son directeur agricole, Bruno Labilloy, du président de la section Pithiviers-Toury, Olivier Duguet, et de deux directeurs d'usines — a tenu à rassurer les planteurs  : «  Où que l'on soit, nous avons les mêmes sujets. Tout est lié. Je sais que la fermeture de Toury, ça fait mal. Mais pour écraser les charges, nous avons été obligés de restructurer. Aujourd'hui, nous nous recentrons sur le marché européen avec une assise à quatre pieds  : le sucre, l'alcool, l'éthanol et la production animale. Et demain, derrière tout ça, il y a la décarbonation, qui est un vrai sujet. Faisons de ce sujet un atout pour le territoire  ».

Voire un avenir pour le site de Toury qui, au passage, n'est clairement plus à vendre…

Au fil de cette réunion informelle qui a duré un bon moment, chacun s'exprime. Tous les sujets sont abordés, parfois à bâtons rompus mais toujours dans l'écoute mutuelle. Les planteurs expliquent ainsi que s'ils ont digéré la fermeture de l'usine de Toury, ils s'inquiètent sur l'avenir de celle de Pithiviers, qu'ils ne connaissent pas et à laquelle ils vont livrer désormais.

Son directeur, Frédéric Laborey, promet d'organiser des visites pour leur montrer que sous des dehors fatigués elle possède un équipement tout ce qu'il y a de moderne et performant.

Sur le sujet crucial du prix de la betterave, Olivier de Bohan se veut rassurant  : «  Si nous avons pris ces décisions, c'est pour ramener de la stabilité. Avoir un prix bas une année ou deux, on supporte, au-delà on ne peut pas. Aujourd'hui, économiquement, il faut que l'on agisse. Il faut rester pragmatique, très humble. L'objectif, grâce à nos outils, est d'aller chercher deux ou trois euros en plus à la tonne de betteraves. Cette année, on annonce 23 euros la tonne et nous le tiendrons. Nous avons passé toute la restructuration sur l'exercice clos et nous sommes repassés dans le vert sur le prévisionnel de l'exercice en cours mais nous avons besoin de voir plus clair sur la productivité sucre que l'on va avoir… Cependant, la tendance est là et nous devrions pouvoir annoncer de bonnes nouvelles en septembre  ».

Et le président de conclure  : «  Je me dois de répondre à vos attentes. La seule solution c'est la valorisation. Ici, les gens ont joué le jeu de maintenir la betterave, à nous de renvoyer la balle  ». Dont acte.

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