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Environnement
Changement climatique : rôles et impacts pour l'agriculture et la forêt francilienne

La Région Île-de-France organisait mi-février les Assises régionales de l'adaptation au changement climatique au cours desquelles un atelier était consacré à l'agriculture et à la forêt.

Face au changement climatique, la question de la gestion et de l'accès à l'eau est cruciale.
Face au changement climatique, la question de la gestion et de l'accès à l'eau est cruciale.
© Archives - L.G.-D. Horizons

Sécheresses, inondations, adaptations variétales, gestion de l'eau, lutte contre les incendies, décalage des dates de semis… sont autant de problématiques qui s'invitent de plus en plus fréquemment dans les exploitations franciliennes ces dernières années.

Mi-février, la Région Île-de-France organisait en visioconférence les Assises régionales de l'adaptation au changement climatique. Déclinée en ateliers thématiques, la journée a consacré une partie du débat à l'agriculture et à la forêt francilienne. Parmi les invités de la table ronde, le président de la chambre d'Agriculture de région Île-de-France, Christophe Hillairet, a dressé le portrait d'une agriculture touchée de plein fouet par l'évolution du climat. « L'agriculture est le premier secteur touché par les sécheresses importantes ou les pluies intenses. Ces phénomènes impactent nos productions et donc nos revenus, a expliqué l'élu agricole. Cela nécessite des adaptations variétales importantes pour être capables d'absorber ces nouvelles données climatiques mais le timing est trop court. Mettre au point une nouvelle variété demande des années ».

À la suite, le président de la FRSEA Île-de-France, Damien Greffin, a égrené quelques épisodes climatiques ayant impacté l'agriculture francilienne ces dernières années : « En 2021, 75 % de la production arboricole a été détruite par le gel au printemps ainsi que la moitié des surfaces de betteraves. En 2020, la sécheresse a réduit de plus de 30 % les rendements des productions végétales. En 2016, les pluies intenses ont amoindri les récoltes de 50 %. La fréquence des épisodes augmente et cela réduit le potentiel de production ».

Tous deux ont évoqué l'enjeu principal pour le monde agricole : l'accès à l'eau. « Nous avons plus que jamais besoin de mobiliser la ressource en eau, a affirmé Damien Greffin. Le stockage de l'eau est un élément important dans la réflexion qui doit être menée ».

Également présent dans le débat, le directeur de la Direction régionale interdépartementale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt d'Île-de-France (Driaaf), Benjamin Beaussant, est revenu sur le Plan de relance pour l'agriculture qui permet « d'investir dans du matériel moderne de gestion de l'eau comme des goutte-à-goutte, des électrovannes ou des tensiomètres ».

Enfin, le représentant d'Arvalis-Institut du végétal, Jean-Pierre Cohan, a confirmé le travail en cours sur l'adaptation variétale « en allant identifier des variétés dans des zones climatiques qui vivent déjà des stress, mais ces nouveautés n'arriveront que d'ici cinq à dix ans ».

Dans les forêts

Les forêts franciliennes ne sont évidemment pas épargnées par le changement climatique. À la table, le directeur territorial de l'ONF Seine-Nord, Éric Goulouzelle, a dressé un bilan inquiétant. « La forêt francilienne ne va pas très bien, a-t-il d'emblée annoncé. Ces dernières années, les périodes sèches estivales s'enchaînent et provoquent la disparition de plusieurs espèces, dont les hêtres et les pins sylvestres. Et quand elle ne tue pas, la sécheresse affaiblit. C'est le cas des frênes et des châtaigniers ». Pour étayer son propos, Éric Goulouzelle a avancé un chiffre effrayant : « Seuls 9 % des feuillus de la forêt de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) sont en bonne santé et le chiffre est quasiment identique pour la forêt de Fontainebleau (Seine-et-Marne) ». Enfin, le chêne pédonculé est particulièrement menacé par un champignon en Île-de-France.

Éric Goulouzelle a alors fait état d'une des pistes de travail à expérimenter : la migration assistée qui consiste à favoriser la plantation ou la migration de graines d'individus résistant à la sécheresse. Une convention a d'ailleurs été signée entre le préfet d'Île-de-France et la Région pour des plantations dans les forêts dégradées.

En dernier lieu, les actions profitables à l'adaptation au changement climatique déployées par le monde agricole ont été mises en avant comme le stockage du carbone pour lequel la mise en culture d'espèces à forte capacité de stockage, comme le sorgho, le pois ou le tournesol, se multiplie. Christophe Hillairet a également évoqué l'essor des unités de méthanisation et les Cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive), en apportant un point d'attention à tous ces efforts : « La mission de séquestration du carbone que nous sommes en mesure d'assurer doit être une source de revenu pour le monde agricole et doit être payée par la société », a t-il affirmé.

Un discours entendu par la vice-présidente de la Région Île-de-France en charge de l'agriculture, Valérie Lacroute, attentive à l'ensemble des travaux et qui a rappelé les actions et financements de la Région envers le monde agricole et forestier avant d'ajouter que « la Région s'inscrit pleinement dans la démarche de paiement pour service environnemental ».

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