Aller au contenu principal

Baisse attendue du résultat des exploitations en 2020

Le CERFrance alliance Centre a livré les chiffres de son panorama des exploitations euréliennes. Rencontre avec son directeur, Vincent Bouteleux.

Depuis quelques années, le CERFrance alliance Centre fait part à l'automne des observations qui résultent de son panorama des exploitations agricoles d'Eure-et-Loir. Celui-ci se base sur un échantillon représentatif de plus de sept cents structures. À partir des données établies de la récolte 2019 et en appliquant les tendances observées cette année, il estime les résultats probables des exploitations pour 2020. 

Et compte tenu de ce que l'agriculture eurélienne a subi au moment de la récolte, ceux-ci ne sont pas très bons.

« Les rendements ont chuté, constate le directeur de l'organisme de gestion, Vincent Bouteleux. En 2020, s'il y a une forte hétérogénéité, on observe une cassure et l'on retrouve les rendements de 2016. C'est la deuxième pire récolte en vingt ans et ces deux mauvaises moissons se sont produites en quatre ans. Et l'entre-deux n'a pas permis de se rattraper… Depuis vingt ans, si les rendements moyens sont en hausse (+ 0,5 q/ha/an en blé, + 1 en orge, + 0,35 en colza), les revenus baissent. L'influence des cours et des aides n'est pas favorable. Nos concurrents sur les marchés produisent plus. Heureusement que la demande mondiale progresse, ce qui permet aux prix de se maintenir ».

Pour le CER, les chiffres sont éloquents  : « Aujourd'hui, 35  % des exploitations euréliennes ne dégagent pas de résultat, un tiers tire de 0 à 20  000 euros par Utaf* et un dernier tiers plus de 20  000 euros, pointe Vincent Bouteleux. S'il y a de fortes disparités, ces résultats sont équilibrés entre les petites régions agricoles. Entre 2019 et 2020, la perte est de 10  % de produit, soit environ 160 euros par hectare. Sur ces 10  %, on compte moins 200 euros du fait du rendement et plus 40 euros par les prix. Les charges, elles, ne baissent pas ».

Par voie de conséquence, la situation financière des exploitations se dégrade  : « Depuis quatre ans, les besoins sont supérieurs aux capacités d'autofinancement. 2020 va en remettre un coup, souligne le directeur du CERFrance alliance Centre. Ça pèse sur le moral ». Ainsi, si 62  % des exploitations présentent un niveau de risque moyen ou nul — elles étaient 80  % en 2018 —, les autres ont un niveau de risque élevé (27  %) à critique (12  %). « En cinq ans, 10  % des exploitations sont passées d'une situation saine à une situation critique », estime Vincent Bouteleux.

Néanmoins, pour le directeur du centre de gestion  : « Beaucoup de gens ont des projets, d'agrandissement, de diversification en maraîchage, en arboriculture ou en méthanisation, l'activité touristique se développe aussi. Il y a plus d'envies de bouger qu'en 2016, qui a agi comme un coup de massue. Nous constatons une accélération des processus de modernisation. Les exploitants font aussi appel à des moyens de financement différents — crowdfunding, fonds privés — qui rassurent les banquiers. Il y a une vraie prise de conscience de la nécessité d'évoluer ».

Hervé Colin

*Unité de travail annuel familial

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Le 11 avril, à Amilly. La co-associée de Jump Chartres 28, Mathilde Nodier, et le co-gérant du site de méthanisation Theuvy Biogaz, Jean-Baptiste Gouin (au c.), ont signé sous l'égide du délégué territorial de GRDF, Jean-Michel Vappereau, un partenariat pour valoriser le fumier équin.
Du fumier de cheval pour le méthaniseur
Le site de méthanisation Theuvy biogaz et le centre équestre Jump Chartres 28 ont signé le 11 avril à Amilly une convention…
La Chapelle-la-Reine, jeudi 25 avril. Augustin Vecten au milieu de l'aspergeraie. En conditions optimales, une asperge peut prendre 7 cm /jour.

Les asperges de la ferme des 4 vents
La récolte des asperges a débuté lentement en raison de la fraîcheur des températures. Rencontre avec Augustin Vecten, producteur…
Véritable figure du syndicalisme francilien, Patrick Dezobry est décédé dans la nuit du 24 au 25 avril à l'aube de ses 69 ans.
Décès de Patrick Dezobry : le vibrant hommage de toute une profession
Très engagé pour la profession depuis de longues années, Patrick Dezobry est décédé dans la nuit du 24 au 25 avril à l'aube…
Damien Greffin, président de la FDSEA Île-de-France, introduit l'assemblée générale.
AG FDSEA Île-de-France : salle comble et riches échanges
Mardi 30 avril a eu lieu l'assemblée générale de la FDSEA Île-de-France à Louveciennes (Yvelines).Durant la matinée, les…
La matinée s'est poursuivie par la visite guidée du site, ici par Christophe Hillairet, l'un des six associés, président de la chambre d'Agriculture de région Île-de-France.
Le méthaniseur de Sonchamp inauguré dans les Yvelines
Vendredi 19 avril a eu lieu l'inauguration du méthaniseur de Sonchamp sur la ferme de Luc Janottin, à Renonvilliers (…
Éric Delorme est l'actuel président de la Cuma des Vieilles charrues.
Les Vieilles charrues, une nouvelle Cuma dans le Loiret
Depuis le début de l’année, deux nouvelles Cuma se sont formées dans le Loiret, dont celle présidée par Éric Delorme et baptisée…
Publicité