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Zéro phyto dans les communes : quelles solutions ?

Jeudi 29 juin, la chambre d’agriculture a organisé une demi-journée de démonstration de matériel alternatif au « tout chimique » au foirail à Bellegarde.

© Sabrina Beaudoin

Jeudi 29 juin, la chambre d’agriculture du Loiret, partenaire des agriculteurs et des collectivités locales, a organisé une demi-journée de démonstration de matériel alternatif au tout chimique. Les élus et agents techniques des communes du Loiret ont pu découvrir et échanger sur des solutions alternatives (paillage naturel, jachères fleuries, désherbeur thermique à gaz ou à eau chaude binettes, choix des plantes...)

Depuis le 1er janvier 2017,  la loi Labbé encadre l’utilisation des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces publics. L’organisation et la gestion des espaces verts, voiries et espaces de promenades sont totalement remises en question.

La loi Labbé modifiée par l’article 68 de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte d’août 2015 interdit à partir du 01 janvier 2017 aux personnes publiques (Etat, collectivités territoriales et leurs groupements et les établissements publics) d’utiliser ou faire utiliser des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts, forêts, promenades et voiries (sauf pour des raisons de sécurité ...) accessibles ou ouverts au public.

La chambre d’agriculture propose une aide technique

« La Chambre accompagne les collectivités dans la mise en place du zéro phyto. Nous avons créé un service pour les accompagner sur le volet technique et sur la communication » précise Xavier Girard, chambre d’agriculture.

La chambre d’agriculture propose donc d’accompagner les communes et agents techniques dans cette période de transition. « C’est un changement capital pour les communes, pour plusieurs raisons. La population doit s’habituer à un autre paysage (trottoir enherbé par exemple), les agents techniques doivent apprendre un autre métier… » précise Emilie Leray animatrice zéro phyto, chambre d’agriculture.

« Dans cette problématique, il faut raisonner au sens large. Les produits sont interdits alors, il faut trouver des solutions avec le végétal et la mécanique » assure Mickael Graciano, conseiller machinisme et zéro phyto (41).

La chambre d’agriculture propose d’élaborer un plan de gestion différencié qui comprend :

⇐ un diagnostic des espaces publics, des pratiques et du matériel ;

⇐ une stratégie d’intervention, objectif de la commune 2017 et au delà ;

⇐ un plan d’actions qui prend en compte le type d’espaces, le temps, les moyens matériel et humain.

« Le plan de gestion différencié c’est adapter les moyens au lieu et à la fréquentation du lieu. Cela doit coller aux besoins matériel et humain des communes » explique Emilie Leray.

Une communication nécessaire

« Les habitants vont voir leur village changer et ils vont se poser des questions. L’agent technique sera leur premier interlocuteur » souligne Emilie Leray. Certains agents techniques ont déjà essuyé des remarques désobligeantes sur leur travail. Prévenir les habitants est donc une nécessité pour l’agent technique. «  Les gens doivent s’habituer à voir de l’herbe là où il y en avait plus car il n’y a pas de solution. L’investissement matériel est trop lourd pour les petites communes. Il y a déjà des endroits où le paysage à changer. L’herbe pousse partout, ce n’est pas juste une question de massifs à changer… » avoue un agent communal.

La chambre propose également un plan de communication pour sensibiliser et informer les habitants. Cette démarche est obligatoire pour la commune. Les habitants devront également mettre la main à la pâte en acceptant de désherber devant chez eux « Il faut rappeler que la loi Labbé est obligatoire.  La sanction pénale pour la commune qui ne respecte pas la loi, c’est 150 000 euros d’amende et 6 mois d’emprisonnement pour le maire » avoue Mickael Graciano.

Sur le zéro phyto, la chambre d’agriculture du Loiret travaille en réseau avec d’autres Chambres de la Région (Loir et Cher, Cher, Indre et Loiret). En étroite collaboration avec les agents techniques, les maires, les élus, les communes restent actrices de leur changement. La chambre d’agriculture du Loiret a commencé son action en octobre et accompagnera les communes pendant au moins 2 ans.

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