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Visite d'essais
Le GDA de Varennes-Lorris accueille 200 visiteurs lors de ses visites d'essais

L'ADAREL organisait, vendredi 6 juin, une plate-forme tournante à Vimory.

Les GDA de l'Est du Loiret sont regroupés dans une association dite l'ADAREL afin de mettre en commun leurs  moyens. Vendredi dernier, c'était au tour du GDA de Varennes-Lorris d'organiser une visite d'essais. Sous forme de plate-forme tournante sur la commune de Vimory, plus précisément au Lycée du Chesnoy, les adhérents et élèves ont pu découvrir les essais menés sur neuf différents sites avec la chambre d'agriculture. Ceux-ci portaient sur la pulvérisation bas volume en désherbage blé, les essais variétés colza, l'optimisation des désherbants, la fertilisation localisée en maïs, l'agriculture de précision... Cette année, huit agriculteurs (dont le Lycée agricole du Chesnoy) ont joué le jeu et ont prêté une partie d'un champ pour la mise en place d'un essai. Plus de 150 agriculteurs de l'ADAREL ont visité les essais aux côtés d'une cinquantaine d'étudiants et près de 120 agriculteurs sont restés au repas convivial organisé à partir de 13h.

Colza : DK Exstrom, la variété de référence

Lors de la matinée, les adhérents ont pu se balader sur différents sites. Sur chacun d'entre eux, un conseiller prenait en charge les adhérents. En colza, Julien Charbonnaud explique quelles sont les variétés à ne pas bouder et revient même sur les fondamentaux. « La variété DK Exstrom est la variété de référence. C'est une ancienne variété mais beaucoup d'agriculteurs la choisissent car elle est fiable et fait partie du Groupe II. L'Attletick qui est une variété hybride semi précoce du groupe I est comparable à la DK Extrom ». L'appartenance à un groupe correspond à la résistance phoma de la variété. « Quand on est dans le groupe II, c'est le super soldat, une fois tué la bataille est finie. Pour le groupe II, on a que la petite armée » explique simplement le conseiller.

Un gabarit pour les colzas assez exceptionnel

En colza, trois éléments doivent garantir le rendement : la résistance, la verse et l'élongation. Cette année, avec des conditions climatiques aléatoires, les colzas sont très hauts. « On voit des colzas de 2,10m/2,20m, ce que l'on n'a pas vu depuis 2/3 ans. Il y a à peu près 1m/1,20m de tige. En janvier et février, le sol était poussant et les colzas ont démarré de bonne heure. Ils ont pris de l'avance. Ensuite, mars-avril, il n'y a pas eu d'eau. Le potentiel est donc au rendez-vous »

Fongicides blés : Problème de rouille brune ?

Les essais fongicides blés devaient porter sur la pression spetoriose avec variété tolérante, finalement, l'attention d'Agnès Tréguier, ingénieur chez Arvalis s'est portée sur la résistance à la rouille brune, maladie très présente cette année. Son analyse démontre qu'un seul passage avec un produit efficace peut être suffisant. C'est en tout cas le cas, si l'on utilise l'Osiris Win, composé de metconazole et d'époxyconazole et ce à faible coût. Il faut compter 24¤ par hectare. « Sur l'essai, on peut voir que l'Osiris Win est suffisant pour la rouille brune. C'est l'un des rares produits qui est efficace autant sur la spetoriose que sur la rouille brune » Le Voxan, en un seul passage est aussi comparable à ce produit mais il est un peu plus cher. En deux passages, l'association Cherokee/Vacciplan en premier passage et Adexar en second passage permet de rendre la parcelle propre mais le cout reste élevé, soit 65¤/ha.

Pulvérisation en bas volume, quels sont les avantages ?

La méthode de pulvérisation en bas volume est une technique de traitement visant à réduire le volume de bouillie pulvérisé. La chambre d'agriculture du Loiret a développé une expertise dans ce domaine en impliquant un de ses conseillers sur cette thématique : Philippe Cochet. « Ça évite les pertes. Il faut désherber tôt le matin ou travailler tard la nuit car il faut travailler avec un allié important : la rosée» explique le conseiller. Il faut aussi travailler avec du bon matériel car il faut rouler vite dans le champ. La vitesse d'avancement est comprise entre 8 et 15 km/h. Il ne faut pas de vent et une hygrométrie à au moins 70%. Les agriculteurs doivent donc s'équiper d'un jeu de buses et d'une filtration appropriée. La pulvérisation en bas volume débute à 70 l de bouille par hectare. La finesse de la gouttelette permet une bonne couverture en nombre d'impacts par cm².

A savoir que cette pratique est bonne pour l'environnement puisque cela réduit la pollution des eaux et baisse la consommation de l'eau de pulvérisation.

Agriculture de précision : le vol du drone

Les agriculteurs présents ont aussi pu assister au vol d'un drone. Le représentant de la marque Airinov a expliqué son fonctionnement. Cette aile volante robotisée de moins de 2 mètres d'envergure et pesant moins de 2 kilos est automatique et guidée par GPS. Lancé à la main, le drone va tout seul commencer son vol et se placer comme il le doit pour réaliser son vol programmé sur la base des coordonnées des parcelles de l'agriculteur. Le drone, d'une valeur de 24 000 euros sans option, va photographier la parcelle. La carte est rapidement délivrée à l'agriculteur pour qu'il puisse débuter ses traitements. Le but ? Optimiser l'apport en azotes sur les cultures afin de mieux répondre à la Directive Nitrates. Le diagnostic en azote peut être effectué sur le colza et sur le blé. Le 17 juin prochain, dans le cadre de l'Innov'action, la chambre d'agriculture mettra en avant son expertise et son investissement sur l'agriculture de précision à travers une visite de  l'exploitation de Serge Gois à Courtemaux.

L'agriculture de précision au service du désherbage des maïs

Sur une parcelle de maïs du lycée agricole du Chesnoy, un test de désherbage du maïs a été réalisé. L'objet du test n'est pas de savoir quel est le meilleur programme d'herbicide à employer, car les produits ont peu changé ces dernières années mais plutôt de tester, en grandeur nature, l'intérêt et l'efficacité d'une désherbineuse pour lutter contre les adventices du maïs.  En effet le Chesnoy a investi dans une désherbineuse cette année afin de localiser les herbicides sur le rang de maïs, et réduire de 65% la quantité d'herbicide employé. L'économie réalisée en produit permet d'amortir l'achat du matériel sur 6 à 8 ans selon le nombre d'hectare où l'outil sera utilisé.

Cette année la désherbineuse est utilisée sur maïs, et testée sur betteraves. L'an prochain elle sera également utilisée sur colza.

L'essai mis en place cette année pour la plateforme, sert aussi de test dans le cadre du réseau de Fermes DEPHY auquel le Chesnoy appartient. Justin Guyard, de la chambre d'agriculture du Loiret, et animateur de ce réseau, était dans le champ pour présenter le test. A quel moment la désherbineuse est-elle la plus efficace ?
Au 1er passage ? Au second passage ? Aux deux ? Lors de la visite seul le 1er passage avait été réalisé. Le résultat était déjà spectaculaire, sur des témoins avec plus de 200 adventices/m², après le désherbinage réalisé il y a 15 jours il ne restait que 0 à 4 plantes/m², aussi bien qu'en désherbage chimique complet. Justin Guyard indiquait que contrairement à ce que l'on peut penser le désherbinage fonctionne très bien, même en conditions de sol un peu frais : « ce qui compte c'est de désherbiner sur des adventices au stade cotylédons, à ce stade la bineuse détruit très bien les mauvaises herbes de l'inter rang, et pour celle sur le rang c'est l'herbicide appliqué par 2 buses dirigées qui fait le travail ».

Le résultat est très satisfaisant, grâce à une excellente précision, liée au semis du maïs en guidage RTK TOPCOM monté sur le tracter Massey. Ainsi la désherbineuse suit le tracé du semis et passe à 2cm près au même endroit. Avec cette précision toutes les adventices sont détruites et le maïs n'est pas endommagé. Les agriculteurs pouvaient voir 5 bandes testées.


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