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Effet PAC
Le coup de poker de la chambre d'agriculture sur la PAC

Le vendredi 13 septembre, la chambre d'agriculture du Loiret a tenté un coup de poker sur la PAC 2014-2020.

La configuration de la prochaine PAC a suscité les interrogations des élus.
La configuration de la prochaine PAC a suscité les interrogations des élus.
© Loiret agricole et rural

La future Politique agricole commune constituait le plat de résistance de la chambre d'agriculture du Loiret lors de la session du vendredi 13 septembre. Et pour connaître l'état d'avancement de ce dossier complexe, les élus ont bénéficié de l'expertise de Claude Soudé, sous-directeur de la FNSEA, chargé des politiques agricoles, des marchés et des filières. Alors que la déclinaison nationale du projet a fait l'objet de quatre scénarios de la part du ministère de l'Agriculture, l'intervenant a formulé un pari : « Aucun de ces schémas ne sera retenu mais nous aurons un mixte. »

Selon Michel Masson, à partir de 2014, « il y aura une politique agricole mais celle-ci ne sera plus commune ». Et le président de la chambre d'agriculture d'ajouter : « Il existe déjà des distorsions économiques et sociales entre les pays et si, au nom du principe de subsidiarité, on y ajoute des distorsions aux aides, cela  peut devenir complexe. Plutôt qu'une boîte à outils, on fabrique une usine à gaz ! »

Des pans entiers de l'agriculture

Jean-Claude Prieur s'est interrogé sur la compétitivité des filières et notamment l'élevage : « Si nous n'avons plus de production d'élevage, ce sont des entreprises et des emplois qui disparaîtront. Et quand on parle de gestion de crise, cela est insuffisamment inclus » dans le projet tel qu'il a été élaboré. Jean-Marc Leluc, membre associé de la Chambre, s'est également fait entendre à propos des surfaces d'intérêt écologique : « On réduit les surfaces agricoles alors que nous n'avons pas assez de surfaces de production : c'est inadmissible que le syndicalisme ne réagisse pas plus face à cette expropriation ! »

Michel Masson a exprimé son opposition à une surprime aux cinquante premiers hectares : « Ce leurre serait une catastrophe ! Beaucoup de surfaces libérées ne seraient pas rendues disponibles pour l'installation mais seraient conservées par les propriétaires. On verrait plus d'entrepreneurs que de véritables agriculteurs : une nouvelle forme déguisée de métayers se prépare. » Les Jeunes Agriculteurs du Loiret et de la région Centre, contrairement à l'échelon national, ne veulent pas non plus du système redistributif.

« Il est important de définir la notion d'actif agricole : il faut que nous soyons cohérents entre nous » a déclaré Anne Mercier-Beulin. Selon la secrétaire adjointe de la chambre d'agriculture, les propriétaires fonciers « ne sont pas des gens qui entrent dans le développement de filières » avec pour préoccupations la croissance économique et l'emploi.

Michel Masson a utilisé une métaphore : « Imaginez qu'on propose aux propriétaires immobiliers de multiplier leurs aides par deux à condition qu'ils ne mettent plus leurs biens en location : on n'est pas près de loger les gens ! Il ne faut pas chambouler tous les équilibres économiques. Globalement, les choix qui se préparent à l'échelle nationale ne vont pas dans notre intérêt. » Dans ces conditions, des pans entiers de l'agriculture « risquent de disparaître ».

Une entorse au protocole

Claude Soudé a essayé de rassurer son auditoire : « La boîte à outils est commune : nous avons tous les mêmes outils. Mais tout le mode ne s'en servira pas de la même manière. » Des simulations ont été faites à l'échelle macroéconomique. Reste à savoir ce que cela donnera au niveau microéconomique : « Chaque exploitant subira une baisse. » Mais selon l'expert de la FNSEA, cette diminution dépendra des surfaces qui seront éligibles ou pas aux crédits communautaires. « On regardera le premier et le deuxième piliers pour apprécier l'ensemble du paquet. »

Le président de l'entité consulaire n'a pas hésité à plagier une publicité pour le poker : « L'important, ce ne sont pas les outils mais ce qu'on en fait. » Arrivé récemment dans le département, Maurice Barate, le nouveau secrétaire général de la Préfecture, participait aux travaux : « Le ministre n'a pas attendu l'issue des discussions pour élaborer les quatre scénarios : nous ne sommes pas devant un point d'interrogation. Ce sont des choses complexes mais très précises. » Et le représentant de l'État d'ajouter : « L'agriculture d'aujourd'hui est l'une des professions les plus techniques. »

Petite entorse au protocole, le mot de la fin revint à Michel Lechauve, conseiller général de Briare : « Le Département est attaché à maintenir une agriculture compétitive et performante. Mais quand les budgets se resserrent et que les dépenses obligatoires augmentent, il reste moins d'argent pour les compétences facultatives. »

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