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Retour sur la tournée régionale de la FNPL en région Centre

LAIT. Le 9 mars dernier, la Fédération nationale des Producteurs de Lait (FNPL) est venue échanger avec les éleveurs de la section laitière FRSEA Centre Val de Loire et Ile-de-France.

© FDSEA 45

Comme chaque année, André Bonnard, secrétaire général de la FNPL, est venu à Orléans pour animer la tournée régionale de la FNPL auprès d’une dizaine d’élus des FDSEA des régions Centre Val de Loire et Ile-de- France. Au menu de la journée, un point sur la conjoncture, la mise en œuvre du plan de filière laitière, ainsi que la présentation des premières réflexions du rapport d’orientation en préparation de l’AG de mars 2018.

Point sur la conjoncture laitière
Pour amorcer les échanges, André Bonnard a souhaité revenir sur une rumeur persistante qui sous-entend qu’un volume plus important de lait va être produit en France et en Allemagne entrainant une baisse du prix du lait. La réalité s’annonce bien différente. En effet, l’Allemagne ne produit pour le moment pas plus de lait et devrait même baisser sa production, suite à des normes environnementales de plus en plus drastiques. Quant à la Hollande, sa progression de volume reste nulle. En parallèle, le prix du beurre, qui a significativement diminué, commence à remonter et le prix de la poudre de lait, suite aux annonces de sécheresse, devrait à son tour augmenter, malgré les 380 000 tonnes de poudre en stock qui ajoutent de l’incertitude sur le niveau du prix du lait payé aux producteurs de lait en 2018. « Pourquoi les prix sont-ils alors similaires à ceux de l’année dernière ? », s’interroge André Bonnard.

Rien d’étonnant que les objectifs de 2018 pour la FNPL soient en continuité avec sa stratégie : obtenir un meilleur prix du lait par un juste retour de la valorisation de marché intérieur des produits laitiers. « Le revenu des producteurs de lait doit récompenser les heures de travail », maintient-il.

Un plan de filières pour une juste rémunération des producteurs de lait
La FNPL qui a participé aux ateliers des EGA, n’a cessé de défendre un mode de construction d’un prix rémunérateur à l’amont qui impacte l’ensemble des négociations commerciales. A travers sa participation aux EGA, elle s’est fortement impliquée pour porter l’application de la loi sapin 2 et la renforcer sur le partage de la valeur.

Macron, lors de son discours à Rungis a ainsi demandé la mise en place d’un plan de filière qui explique comment cette valeur doit remonter jusqu’au producteur. Seuls deux mois ont été accordés à la FNPL pour construire ce document. Une problématique centrale a ainsi vite été soulevée : quels chiffres inscrit-on dans la formule du calcul du coût de production ? Quels indicateurs utiliser pour assurer une définition d’un prix seuil la plus juste ? Pour la FNPL, le texte de loi doit préciser que des indicateurs « objectivés » par l’interprofession doivent être pris en compte et plus seulement servir de référence comme le disposaient les lois antérieures !

Autre enjeu mis en exergue dans le plan de filières, faire en sorte que la segmentation ne se résume pas à la charte des bonnes pratiques,  mais au contraire, qu’elle apporte un vrai bénéfice aux éleveurs.

Un rapport d’orientation pour valoriser nos exploitations !
La FNPL a décidé de profiter du renouvellement du conseil d’administration pour rédiger un rapport d’orientation, intitulé Pour des modèles d’exploitations laitières diverses, transmissibles et valorisant les attentes de la société . Quelles ambitions doit-on se donner face au mur générationnel devant nous ? Comment fait-on pour faire vivre des modèles différents ? Quelles solutions doit-on trouver pour mettre en avant nos diversités et n’exclure aucun modèle ? Autant de questions soulevées à travers ce rapport. « On a cherché à trouver des différents thèmes pour montrer le sens vers lequel on veut aller pour satisfaire les attentes des consommateurs et en même temps montrer ce que l’on fait déjà », explique André Bonnard.

Pour le construire, la FNPL a dans un premier temps créé un groupe de travail constitué avec des représentants du conseil d’administration de la FNPL et du comité des régions et des JA, le tout animé par André Bonnard. Il a travaillé sur deux thématiques : la définition des modèles actuels et leurs perspectives d’évolution ainsi que les attentes sociétales. Pour chacune de ces thématiques, la FNPL a souhaité définir les enjeux, les objectifs et faire des propositions d’actions. 

Sur le volet des attentes sociétales, selon les données du CNIEL, il en ressort que les demandes des consommateurs vis-à-vis de l’alimentation se résume en quatre attentes : le prix, l’hygiène, la sécurité, ainsi que la recherche de plaisir et de goût, qui restent pour eux des valeurs centrales. Plus récemment, de nouvelles préoccupations sont apparues telles que celles liées à l’origine de production, à la composition des aliments, à la qualité en général, ou même à l’influence croissante du végétarisme et du flexitarisme. D’où la nécessité de définir de grandes orientations sur les questions sociétales.

La question de la transmission du modèle laitier français se pose également (le taux de renouvellement annoncé étant d’une installation pour trois départs), alors que dans 10 ans, un litre de lait sur 2 aura changé de main. « Nous devons travailler à de nouvelles formules sociétaires, voir à un empilement de formules sociétaires pour explorer des pistes permettant de dissocier le capital du travail  sachant que l’on constate que la formule Gaec affecte la pérennité des exploitations laitières», explique André Bonnard.  L’opportunité également pour les éleveurs présents, d’échanger autour de l’exonération des plus-values, de la gestion du risque et de la notion de l’effet de seuil.

Les grandes lignes du rapport ont ainsi pu être présentées puis débattues lors de la
réunion régionale lors de laquelle les élus n’ont pas manqué d’être force de propositions
en faisant remonter leurs préoccupations et leurs attentes pour assurer la pérennité de la filière laitière de leur région. Prochaine étape, le rapport sera amendé lors de l’assemblée générale de
la FNPL, le 14 mars 2018 à Vannes, à laquelle Bruno Verkest, président de la section lait de la FRSEA Centre Val de Loire et administrateur de la FNPL, sera présent.

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