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La Cuma du Petit Orléanais cultive l'ouverture

L'entité fédère des éleveurs au profil différent : le travail en commun n'en est que plus riche !

Comptant vingt-cinq adhérents, la Cuma du Petit Orléanais se compose d'éleveurs. Commentaire de son président, Bernard Rousseau : « Il y a beaucoup d'entraide entre agriculteurs car l'élevage est gourmand en main-d'oeuvre : tout seul, on n'y arriverait pas. » Parmi les membres de la structure, on trouve des associés de Gaec et des exploitants individuels. « Les premiers sont déjà habitués à travailler entre eux et cela se complète bien avec les seconds. » Un chantier d'ensilage nécessite de six à douze agriculteurs selon l'éloignement des parcelles. « La Cuma permet que cela se fasse dans de bonnes conditions et la dimension coopérative aide à amortir le matériel. »

Il y a une quinzaine d'années, l'entité possédait une section ensileuse : une activité supprimée car jugée trop exigeante en conduite et en entretien de matériel. « La totalité des surfaces (NDLR : 170 ha de maïs) a été confiée à une entreprise de travaux agricoles mais nous gardons la maîtrise du planning de travail : les Cuma ne sont pas toujours opposées aux entreprises de travaux agricoles ! Quand c'est fini chez l'un, nous allons chez l'autre. Un système fédérateur car nous nous réunissons entre agriculteurs pour établir le programme. » Le travail s'effectue au début du mois de septembre et cette sous-traitance n'a pas augmenté le coût de la récolte.

Lors du prochain renouvellement

Parmi le matériel dont dispose la Cuma, notons une faucheuse-conditionneuse. Celle-ci a été acquise neuve en 2011. Dès qu'elle a travaillé un millier d'hectares, soit tous les trois ou quatre ans, elle est remplacée. Un agriculteur individuel mettrait entre dix et quinze ans pour faucher une surface similaire ! « Un renouvellement régulier évite les grosses réparations et permet d'avoir du matériel en bon état. » Le coût d'utilisation est de quinze euros par hectare travaillé. Au moment du renouvellement, la Cuma calcule le coût réel et ristourne éventuellement sur le travail effectué. Quant à la part sociale, elle correspond à environ 50 % d'une année de travail. L'activité concerne une dizaine d'agriculteurs pour des surfaces moyennes allant de dix à cent hectares. Il s'agit d'un matériel trainé : chaque agriculteur attèle l'engin à son tracteur et le prix du carburant et de la main-d'oeuvre n'est pas compris dans le tarif.

Le fauchage s'effectue de fin avril à septembre et l'ensilage a lieu en avril/mai. « Quand il y a une forte demande, on fait une journée par agriculteur : en une journée, on fauche de quinze à vingt hectares. Les éleveurs, comme les céréaliers, aiment le travail bien fait. Mais ils acceptent une certaine souplesse : ils ont l'habitude de travailler avec des animaux et il y a toujours des contretemps ! » La machine est dotée d'une tête pivotante : « Quand on arrive en bout de champ, on fauche à droite et à gauche : on gagne en débit de travail car il y a moins de manoeuvres. »

Un renouvellement est prévu en 2015. Coût d'acquisition : 20.000 EUR. Si on enlève le prix de revente de l'ancienne machine, le montant réel de l'investissement s'élève à 10.000 EUR. Sachant qu'il y a mille hectares à faucher, cela représente dix euros par hectare. Uniquement pour le coût d'investissement. Quand on y ajoute les frais d'entretien et diverses charges, on parvient au tarif de quinze euros par hectare. « Une Cuma voisine nous interroge pour rejoindre notre groupe. » Quatre agriculteurs. « Nous sommes ouverts » indique Bernard Rousseau. L'opération pourrait avoir lieu en 2015, lors du prochain renouvellement du matériel. « Dans le département du Loiret, il y a une centaine de Cuma : dans quelques années, en raison de la baisse du nombre d'agriculteurs, il n'y en aura plus que quatre-vingts. » Dans un premier temps, le travail pourrait s'effectuer en interCuma avant, à terme, une fusion des deux entités. « Accueillir de nouveaux adhérents maintient un tissu d'éleveurs. »

Adapté à l'ensemble des fumiers

Un autre matériel spécifique concerne l'épandeur à fumier. Six cents épandages par an. Soit un volume de six mille tonnes. Du fumier et du compost. La transformation se fait par l'intermédiaire de la Cuma de Chicamour. L'épandage concerne une dizaine d'éleveurs et le coût de l'engin est de 30.000 EUR. Le coût d'utilisation est établi en fonction du nombre de tours de tapis : un épandeur est une benne qui fait avancer la marchandise. Soit neuf euros la remorque.

Acquis en 2012, l'engin pourrait être renouvelé en 2016. « Un matériel rustique, adapté à l'ensemble des fumiers : bovin, ovin et avicole. Il sert aux céréaliers et aux éleveurs : les premiers obtiennent du fumier en échange de paille. Lesdits céréaliers font encore un peu d'élevage : ils en ont gardé l'âme. Un brassage synonyme d'ouverture. L'agriculteur ne se morfond pas tout seul dans son coin, ce qui n'a jamais fait avancer les choses ! »

Sur les vingt-cinq adhérents, on trouve tout type d'élevage : bovin lait, bovin viande, caprin, ovin, avicole, etc. La taille des exploitations varie de dix à deux cents hectares. Il existe un noyau dur de dix agriculteurs ayant chacun la responsabilité d'un matériel. Le groupe parvient à se régénérer via le renouvellement des associés des Gaec. « Certaines exploitations ont effectué des mises aux normes coûteuses : la Cuma représente un bon moyen d'investir sans avoir à retourner à la banque tout en gardant du matériel performant » conclut Bernard Rousseau.

La Cuma en un coup d'oeil

- Appellation : Cuma du Petit Orléanais.

- Siège social : Nesploy.

- Année de création : 1983.

- Président : Bernard Rousseau (depuis l'origine).

- Territoire : Nesploy, Nibelle, Montliard et les communes limitrophes.

- Effectifs : 25 adhérents.

- Chiffre d'affaires : 80.000 EUR.

- Activité : polyculture-élevage.

- Principaux matériels : une faucheuse-conditionneuse, un épandeur à fumier, un petit chargeur automoteur pour poulaillers, une cage et un couloir de contention mobiles, une rigoleuse, une bétaillère, un semoir à maïs, deux presses à balles rondes, une presse à balles carrées, des rouleaux pour aller dans les champs, une remorque à ensilage, un décompacteur, un semoir à dents, un régénérateur de prairies, un enfonce-pieux, une balayeuse, un plateau à paille et un râteau faneur.

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