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La C.A.PRO.GA. dope le taux de protéines de son blé tendre

Coup de projecteur sur le programme d'essais que la coopérative montargoise met en oeuvre à Gondreville-la-Franche.

Sur sa plateforme de Gondreville-la-Franche, la C.A.PRO.GA. la Meunière mène des essais sur céréales, pois et colza. Commentaire de Lucie Pannetier, technicienne environnement de la coopérative : « Afin d'acquérir des références techniques sur notre secteur, ces essais permettent de tester des produits qui ne sont pas encore sur le marché : nous comparons les produits et nous proposons à nos adhérents ceux qui sont les plus adaptés à notre secteur. »

Il y a vingt essais à répétitions. Dans un bloc, on trouve toutes les modalités qu'on veut tester et ce bloc est répété trois fois mais en modifiant le positionnement de chaque modalité (une modalité correspond à une variété ou un produit) : cela permet d'assurer une fiabilité statistique des résultats. Au total, on compte huit cent cinquante micro-parcelles de dix mètres carrés chacune. Une micro-parcelle constitue une modalité dans un bloc.

Le programme d'essais se compose de la manière suivante : orge de printemps : un essai variétal et un essai oligoéléments ; orge d'hiver : un essai variétal, un essai fongicide et un essai stimulation des défenses naturelles ; blé tendre : deux essais fongicides, deux essais oligoéléments (rendements et protéines) et un essai stimulation des défenses naturelles ; blé améliorant : un essai variétal ; blé dur : un essai variétal ; pois de printemps : un essai variétal ; colza : un essai variétal, un essai fongicides, un essai oligoéléments, un essai stimulation des défenses naturelles et un essai désherbage.

« Ce qui intéresse les adhérents, car très visuelles, ce sont les variétés de blé. L'efficacité des fongicides dépend des années et des maladies qui se développent. Pour tester le désherbage, nous sommes obligés de faire un semis d'adventices : notre parcelle comporte une pression trop faible. Problème : ces adventices ne sont pas toujours aussi résistants qu'en grande parcelle. »

Aucune différence de qualité

L'établissement montargois veut mettre l'accent sur les oligoéléments et les défenses naturelles : le bio-contrôle. « L'idée consiste à réduire les doses classiques de fertilisants et de phytosanitaires compte-tenu des problématiques environnementales. » Les essais ont été mis en place en 2013 : pour obtenir des résultats concrets, il faut encore un peu de recul. « Cependant, des produits se sont démarqués. » C'est le cas du Vacciplant, un défenseur de plantes à base de laminarine, qui est une algue. « Ce produit se met en même temps que le premier traitement fongicide et permet de réduire de 50 % les doses de fongicides classiques. » Le Vacciplant est sans IFT et, en 2013, il a été utilisé sur céréales. « Entre un programme classique (NDLR : 100 % de fongicides) et notre essai (NDLR : 0,5 l/ha de Vacciplant et 0,8 l/ha de fongicides), nous n'avons constaté aucune différence de qualité et de quantité entre les deux modalités. » À confirmer en 2014.

Cette année, la coopérative a lancé la commercialisation du Vertex, un oligoélément qui semblerait doper le taux de protéines du blé tendre : les tests effectués en 2013 avaient laissé apparaître une augmentation de 0,7 % du taux de protéines face au témoin de l'essai. « La plante assimile mieux l'azote et se montre plus résistante en cas de situation climatique difficile : cela limite les carences. Les adhérents sont sensibilisés à la commercialisation des céréales : nous avons vendu plus de Vertex que prévu. Les ventes se font en hiver, pendant la morte saison, ou au printemps, quand les adhérents se rendent compte que l'azote n'a pas été assez efficace et qu'ils veulent booster leur blé. »

Onze variétés testées

En matière de blé améliorant, onze variétés sont testées cette année. « Nous avons notre moulin à approvisionner : nous sommes regardants sur la qualité du blé. Lors des moissons, nous procédons à des analyses (protéines et poids spécifique). » Un échantillon par variété et par bloc est prélevé et celui-ci est transmis au moulin à des fins d'analyse de la valeur boulangère. Galibier est une variété produite depuis plusieurs années. « Son cycle de développement est adapté à notre secteur » commente Lucie Pannetier. Après des essais en 2013, une nouvelle variété est également proposée à la vente cette année : CH NARA. « Elle possède un cycle végétatif assez proche de Galibier : son épiaison demi-précoce est adaptée à notre secteur. »

À Montbouy, la coopérative du Gâtinais a mis en place une plateforme d'essais sur maïs. Y sont menés les programmes suivants : un essai variétal en maïs grain, un essai variétal en maïs ensilage, un essai en oligoéléments et un essai désherbage. Les semis ont été effectués au printemps et concernent trois cents modalités de dix mètres carrés chacune. « Nous abandonnons les essais-vitrines, avec une seule modalité, pour des essais à répétitions. »

Pour l'ensemble de ses essais, la C.A.PRO.GA. la Meunière utilise un prestataire de services pour les semis et les traitements phytosanitaires : « Il faut avoir le matériel nécessaire et le temps pour le faire » justifie la technicienne. Quant au référencement des essais au niveau national, il se fait par deux biais : InVivo, Union nationale des coopératives, et UTDF (Union Terres de France), qui est une centrale d'approvisionnements regroupant des coopératives du Nord-Ouest de la France.

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