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Garantir l'autonomie alimentaire sur l'exploitation

Le 23 novembre, Michel Fontenoy a accueilli le bout de silo Alysé sur son exploitation à Chateaurenard. L'occasion d'évoquer la question de l'alimentation du troupeau face aux aléas climatiques.

© Sabrina Beaudoin

Le bout de silo Alysé « nourrir son troupeau face aux aléas climatiques », s'est tenu le
23 novembre chez Michel Fontenoy à Chateaurenard. Avec des conditions météorologiques compliquées, les éleveurs doivent trouver des solutions pour pouvoir nourrir leur troupeau.

Besoins et apports
« A chaque début d'hiver, il faut calculer les besoins de son troupeau et comptabiliser ses stocks » précise Jérôme Laviron, responsable pôle viande Alysé. « Nous avons un « hiver » qui a commencé au 15 juillet et qui finira au 15 avril. Cela représente 170 à 190 % des besoins habituels » prévient-il. Il faut par exemple savoir qu'une vache à viande en lactation a besoin de 14 à 15 kg de matières sèches (MS) de fourrages par jour. Compte tenu de la non pousse de l'herbe à l'automne, il faudra attendre le printemps pour voir la prochaine pousse et ainsi prévoir de la nourriture jusqu'au 15 avril au moins...
Plusieurs solutions existent pour palier ce manque de nourriture : acheter du fourrage, acheter des coproduits ou le cas échéant, vendre des animaux...
« Ca va le faire » précisent les éleveurs présents. Certains ont prévu le coup en augmentant leur récolte de foins ou paille. D'autres seront un peu juste. L'achat de paille ou de foin a un coût. « On entend sur le marché 140 euros/t le foin, pas forcément de bonne qualité, et 110 euros/t la paille » précise Jérôme Laviron.

Prévoir la paille dans la ration
Dans un premier temps, l'éleveur peut compléter la ration avec un peu de paille. Pour rappel, la paille représente 0,4 UFL et le foin 0,63. « La paille est un encombrant, c'est un aliment pauvre et peu digestible. Cela ne va pas nourrir la vache » précise-t-il. Il faut faire très attention à son utilisation selon la catégorie d'animaux. La mélasse permet de faire manger la mauvaise paille, elle apporte un peu d'énergie et de protéines. En équivalence, pour 10 kilos de foin, il faut 7 kilos de paille complétés avec 3 kilos de concentrés.
Notons que les foins ne sont pas très qualitatifs cette année. « Avec l'ensoleillement manquant, les foins sont moins riches en protéines. La quantité est là mais la qualité est plus faible qu'en 2017 » ajoute Anne-Aël Le Meur, conseillère Herbes et fourrages. Pour le maïs, les rendements (non-irrigués) n'étaient pas au rendez-vous à cause de la sécheresse. Les semis tardifs ont plus souffert, même si on note une forte hétérogénéité entre les ensilages. Quel que soit le choix d'implantation et le mode de récolte, le plus important est d'observer les stades adéquats pour assurer une bonne valeur alimentaire. A savoir qu'avec le faible rendement en betteraves, la pulpe surpressée risque d'être difficile à trouver...

Quelques pistes
- semer des multi-espèces et introduire des légumineuses dans les prairies,
- penser au miscanthus, fanes de maïs, copeaux de bois, sciures pour remplacer la paille en litière,
- ensiler des céréales immatures,
- laisser les bêtes dehors avec abris ou bosquet si le sol est portant cet hiver,
- favoriser le pâturage tournant avec clôtures électriques pour le printemps prochain,
- fertiliser avec 15 T de fumier ou 20m3de lisier,
- foin fibreux + 20 % par rapport à du foin de bonne qualité, +30 % par rapport à la paille,
- sursemer ou semer un méteil de printemps ou un RGI alternatif,
- semer du maïs denté farineux avec possibilité d'ouverture rapide du silo.

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