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Avis
La recherche et l'innovation érigées en priorité par le Ceser

Le Conseil économique et social environnemental régional avait à s'exprimer sur le Contrat de Plan État-Région 2014-2020 : la place de l'économie y est affirmée

Le Contrat de Plan État-Région (CPÉR) 2014-2020 constituait le plat de résistance du Conseil économique et social environnemental régional (Ceser), réuni en session à Orléans ce lundi 17 février. Les membres de l'Assemblée avaient sous leurs yeux un rapport de seize pages : « Pas un simple avis mais une véritable contribution » déclara Xavier Beulin, le président de l'institution.

Une fois que le rapporteur, Alain Brunaud, eût planché, la parole circula sur les colonnes. Membre du premier collège, composé des représentants des entreprises et activités professionnelles non salariées, Patrick Ugarte fit ce commentaire : « Il y a un soutien fort à l'économie productive, y compris les très petites entreprises. Il faut libérer l'économie et lever les contraintes, tout en tenant compte de la responsabilité sociale qui est la nôtre. La Région doit s'impliquer dans les infrastructures : routes, voies ferroviaires, etc. Ces travaux seront nos emplois. Nos entreprises sont capables de toutes les audaces si elles sont encouragées. » L'intervenant cita le secteur de la construction, appelant à des « projets ambitieux d'économie d'énergie ». Autre priorité : « Un effort sans précédent vis-à-vis des jeunes pour la relance de l'apprentissage. »

La Région Centre prévoit de compter 70.000 étudiants à l'horizon 2020. Cela nécessitera des moyens d'accueil : hébergement, restauration et vie culturelle. Un point soulevé par Alain Roullée. Ce représentant d'un syndicat de salariés parla également d'économie circulaire : « Celle-ci doit être considérée comme une filière à part entière. »

Les propos de Gérard Morin, au nom de l'artisanat, allaient dans le même sens : « L'artisanat est un secteur d'avenir qui intègre des filières innovantes. La couverture en haut débit est importante pour nous : les artisans sont mobiles et doivent être joignables partout. »

Un besoin de très haut débit

Jean-Pierre Leveillard, président de la chambre régionale d'agriculture, exprima le point de vue de la profession agricole : « Nous nous félicitons qu'ait été retenue la thématique recherche et innovation autour des agromatériaux et de la chimie verte : ceux-ci représentent un potentiel de développement important pour les prochaines années. Après être passé à côté des transformations agroalimentaires ces dernières années, il est important de réussir cette nouvelle révolution des débouchés régionaux. »

L'élu consulaire développa ensuite trois points. Premièrement, les technologies de l'information et de la communication (TIC) : « Il est important de couvrir toutes les zones rurales et cela à très haut débit. Et en TIC mobiles qui plus est. Cela intéresse les champs comme les étables. Les champs pour le guidage mais aussi demain pour la lutte contre les adventices, les parasites, etc. En très localisé et même à la plante dans un avenir plus ou moins proche. Tout comme les interventions se font de moins en moins par lots d'animaux mais à l'animal, pour les rations comme pour les interventions sanitaires, pourquoi pas des clôtures virtuelles demain ? La technologie existe et il ne reste que deux obstacles à franchir : le coût, mais il baisse constamment, et le transport de données. Pour cela, il faut du très haut débit partout. Et du très haut débit embarqué ! »

Une quasi-absence de fret ferroviaire

Selon Jean-Pierre Leveillard, le CPÉR 2014-2020 aurait « oublié » l'expérimentation. « Or nous avons en région Centre des stations d'expérimentation qui ont déjà réalisé toutes les économies qu'il était possible de faire. L'innovation et la recherche appliquées sont fondamentales pour l'avenir des cultures spécialisées dans notre région. Mais la réduction des crédits, d'État en particulier, les met dans des situations insupportables. Il serait tout à fait opportun de permettre à ces stations de pouvoir émarger au concours du CPÉR. »

Troisième point évoqué par le président de la chambre régionale d'agriculture : le fret. La région Centre est la première région céréalière d'Europe et elle occupe le même rang en matière de SAU. « Or y règnent l'absence de voie navigable ainsi que la quasi-absence de fret ferroviaire digne de ce nom. Pour une Région qui met en avant des objectifs ambitieux de réduction des gaz à effet de serre, voilà une ligne où la performance environnementale pourrait être améliorée. »

François Bonneau, président du Conseil régional, et Pierre-Étienne Bisch, préfet du Loiret et préfet de Région, avaient assisté aux travaux. Le chef de l'exécutif régional expliqua le sens que revêtait à ses yeux le CPÉR 2014-2020 : « Nous sommes à une période clé du développement économique et social de la région. Nous subissons une concurrence forte et la cohésion des territoires peut être renforcée ou affaiblie selon les options qui seront choisies. Le CPÉR et les outils dont dispose la Région doivent être mis en synergie afin de prendre en compte les mutations auxquelles nous sommes confrontées. » Puis l'élu réaffirma l'objectif de 70.000 étudiants en 2020 : « Oui, c'est possible ! » (...) « Une PME qui innove est une PME qui a un avenir et qui avance. »

À l'unanimité moins onze absentions

L'élaboration du prochain CPÉR est loin d'être achevée. D'ici quelques semaines, le préfet enverra une synthèse à Paris. Puis les projets des différentes Régions passeront à travers les circuits ministériels avant de revenir au niveau local avec des programmes d'actions et les crédits afférents. « Plus les dossiers sont élaborés conjointement, meilleures seront nos chances de négocier au niveau national » a déclaré Pierre-Étienne Bisch. « D'où l'intérêt de présenter des projets solidement argumentés. » Le représentant de l'État a ajouté : « Nous disposons d'orientations stratégiques dans tous les domaines de l'action publique. » À l'issue des débats, l'avis était adopté selon les modalités suivantes : 77 voix pour, 11 absentions et aucune voix contre.

Fonds structurels : 627 millions d'euros

Deux autres dossiers figuraient au menu de l'Assemblée régionale consultative. Le premier, Ambitions santé 2020, abordait plusieurs points : les formations sanitaires et sociales, les actions de prévention, la couverture territoriale en soins de premiers secours et la télémédecine. Résultat du vote : 77 voix pour, 3 abstentions et 8 contre.

La Région Centre s'est portée candidate à la gestion des fonds européens pour la période 2014-2020. À la clé, une enveloppe de 627 millions d'euros, répartis entre les programmes suivants :

- Programme opérationnel (PO) plurifonds Feder/FSE (Fonds social européen) Centre : 181,5 millions d'euros au titre du Feder et 61,5 millions d'euros à celui du FSE.

- PO plurirégional Feder « Loire » : 33 millions d'euros.

- Programme de développement rural Feader Centre : 351 millions d'euros.

L'avis rendu par le Ceser a fait l'objet d'un vote à l'unanimité.

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