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Attentes sociétales et renouvellement des générations au menu du congrès 2018 de la FNPL

Le congrès de la Fédération Nationale des Producteurs de Lait (FNPL) s’est tenu mi-mars, à Vannes dans le Morbihan.

© R. Lemoine

Le congrès de la Fédération Nationale des Producteurs de Lait (FNPL) s’est tenu les
14 et 15 mars, à Vannes dans le Morbihan. Le rendez-vous annuel des élev eurs laitiers a été l’occasion d’aborder deux thèmes cruciaux pour la filière :les attentes de la société et l’enjeu du renouvellement des générations.

Réfléchir en termes de diversité
Devant la montée des attentes sociétales et la réalité de la pyramide des âges des éleveurs laitiers, le thème du rapport d’orientation présenté à cette occasion est apparu comme une évidence : « Pour des modèles d’exploitations laitières diverses, transmissibles, valorisant les attentes de la société ». « Comme il n’y a pas qu’un modèle, nous avons réfléchi en termes de diversité, a expliqué André Bonnard, le secrétaire général. La diversité de nos fermes implique de diversifier les moyens pour que des hommes et des femmes puissent entrer dans ce métier en gardant la maîtrise de leur avenir car l’intégration n’est pas souhaitable ». « La France aux 1000 fromages, ce n’est pas qu’un slogan » a réaffirmé Thierry Roquefeuil. Pour la maintenir, la FNPL a défini cinq axes de travail pour les trois années à venir : une fiscalité dynamique, l’efficacité des structures sociétaires, des formations rénovées, des conventions collectives spécifiques et du transfert de capital facilité. De plus, co mme le rappelait André B onnard,« l’enjeu du renouvellement des générations est colossal : 50% du lait français devra avoir changé de main d’ici 2025 ». L’une des propositions phares en discussion pour faciliterla transmission des exploitations : constituer un fondsde financement du capital d’exploitation, qui pourras’inscrire dans le plan stratégique d’inv estissement annoncé par le Président de la République.

Phil Hogan,  un invitéde prestige
Phil Hogan, commissaire européen à l’Agriculture, quia répondu favorablement à l’invitation du président de la FNPL, Thierry Roquefeuil, a donné de son temps pour prendre la température de la situation des producteurs de lait français. Il n’a pas été déçu. Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la FNPL a lancé  « on a choisi de devenir éleveur, la question est aujourd’hui va-t-on le rester ? ». Thierry Roquefeuil, a prévenu que « si les grandes marques ne sont pas  capable d’assurer notre avenir, on trouvera d’autres solutions». La preuve, face à une crise qui s’enlise, la FNPL a mis en avant trois initiatives (« c’est qui le patron ? », les accords tripartites de Lidl et la mise en avant du terroir par la coopérative d’Isigny Sainte-Mère) lors d’une table ronde.  «Oui, ce sont de petits volumes, oui, ce sont des valorisations un peu supérieures à celles du marché mais nous voulions montrer que cela est possible » a insisté André Bonnard. « Je suis intimement convaincu, que dans un futur proche, un produit laitier ne trouvera un acheteur que s’il permet de faire vivre dignement, ceux qui font le lait» a ajouté Thierry Roquefeuil. L’intervention du commissaire européen à l’Agriculture n’a pas donné lieu à de révélations choc mais a montré une prise de conscience sur la lenteur des procédures administratives avant le déblocage des aides en cas de crise. Il a précisé qu’il ne « peut travailler qu’avec les outils mis à sa disposition » et a insisté sur la responsabilité des Etats membres. Selon lui, la situation des marchés est encore fragile et pousse la Commission à ne pas faire n’importe quoi concernant notamment les stocks de poudre. Evoquant le Brexit, Phil Hogan a assuré que les agriculteurs anglais qui l’ont voté sont aujourd’hui « très inquiets sur leur avenir ». Pour Thierry Roquefeuil, « fermer nos frontières et penser que tout se passera comme avant est un non-sens ». Phil Hogan a invité les producteurs à s’exprimer sur un site internet, opérationnel depuis février, pour faire évoluer la PAC.

Transformerle donn ant-donnantdu gouvernement en gagnant-g agnant pour les producteurs!
Dans son intervention en clôture du congrès de la FNPL, Thierry Roquefeuil a interpellé le ministre Stéphane Travert. Evoquant le plan de filière laitière souhaité par le président Macron en échange du projet de loi et d’un « grand plan d’investissement », Thierry Roquefeuil a demandé que le « donnant-donnant du gouvernement se transforme en gagnant-gagnant pour les producteurs de lait !». Le plan d’investissement doit être prioritairement fléché sur les éleveurs laitiers qui en ont besoin pour innover de manière pérenne, a expliqué Thierry  Roquefeuil. Le ministre a évoqué trois pistes : des outils classiques de soutien aux investissements avec fonds de garanties et la « méthanisation pour les producteurs de lait qui concilie performance économique et environnementale» ainsi qu’un plan « ambition bio». Quant au projet de loi,« pour la FNPL le compte n’y est toujours pas » a rappelé Thierry Roquefeuil, car il ne met « aucune automaticité de retour de valeur au producteur ». Ce qui a été l’enjeu des Etats Généraux de l’Alimentation. « Je veux une loi qui frappe vite, fort et juste, tout en étant respectée » car la loi « ce n’est pas à la carte en mode petits arrangement entre amis» a lancé Thierry Roquefeuil. L’objectif est que cette loi soit votée en temps et heure afin que ses dispositifs soient utilisables pour les prochaines négociations commerciales de 2019.
Ce que le ministre a assurédans son discours de clôture tout en précisant que ce « projet de loi, tout seul, ne fera pas tout» même s’il s’est engagé à la «muscler » davantage. Stéphane Travert a appelé les producteurs de lait « à se saisir des outils de la loi pour inverser le rapport de force » et leur a demandé de se regrouper car « le secteur a gricole est trop éclaté ».

Christiane Lambert a quant à elle tenu à insister sur la richesse que constitue notre diversité de modèles d’élevage en France. A nous, profession agricole, de la revendiquer. Elle a également rappelé le message porté par la FNSEA tout au long des Etats Généraux de l’Alimentation : « la création de valeur et le partage de la valeur, au bénéfice des agriculteurs ».

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